C'est le président de Laserpro, Alexandre Champagne, qui aura fait l'acquisition du tout premier véhicule électrique destiné à la livraison commerciale à Sherbrooke. Une décision d'affaires qui rapportera et qui concorde avec l'image qu'il veut voir son entreprise projeter.
Spécialisée dans le recyclage des cartouches d'encre laser, Laserpro possède actuellement six véhicules pour la livraison de ses produits. Avec déjà deux véhicules hybrides, l'entreprise faisait déjà de grands efforts pour diminuer son impact environnemental.
« Nous sommes les seuls dans la région à réusiner les cartouches et notre clientèle a compris que s'approvisionner chez nous avait déjà de grands impacts positifs sur l'environnement et permettait de réduire les émissions de gaz à effet de serre, par exemple. Pourquoi ne pas essayer de diminuer notre impact encore plus? »
L'acquisition de sa Nissan Leaf lui permettra de faire des économies à moyen terme sur l'essence et l'entretien du véhicule, assure-t-il.
Payant rapidement
La Nissan Leaf de Laserpro coûte 560 $ par mois pour 30 000 kilomètres par année pour les quatre prochaines annéess. Un véhicule à essence de la même gamme coûterait environ 450 $ par mois. En estimant sept litres d'essence au 100 km, Alexandre Champagne estime qu'il consomme 2100 litres par an. À 1,15$ le litre, il brûle environ 2415 $ d'essence par an.
« J'estime que ça me coûte environ 200 $ par mois en essence. En soustrayant ce montant au 560 $ du paiement, j'arrive à 360 $, déjà bien en bas du prix de location d'une voiture à essence! explique l'entrepreneur. Si ça me coûte 300 $ en électricité pour charger mon véhicule, j'arrive encore en deçà de ce que me coûteraient les changements d'huile pendant l'année, que je n'ai maintenant plus besoin de faire. »
Ses deux bornes électriques, à son domicile et au travail, ont chacune nécessité un investissement de 1500 $. Pour celle chez Laserpro, le programme « Branché au travail » du gouvernement du Québec a remboursé 75 % de la somme. Pour celle à son domicile, le gouvernement a remboursé 50 % et Hydro-Sherbrooke offre une subvention de 500 $.
Et c'est en plus d'une autre subvention du gouvernement du Québec, qui assume 8000 $ à l'achat ou à la location d'un véhicule électrique.
Devenir le porte-parole pour les entreprises
Alexandre Champagne pensait que les entreprises avaient déjà commencé à acquérir des véhicules électriques lorsqu'il est devenu membre de l'Association des véhicules électriques du Québec (AVEQ).
« L'AVEQ m'a dit que j'étais le premier à Sherbrooke à opter pour le véhicule électrique pour combler les besoins de mon entreprise. Je veux devenir un porte-parole pour montrer aux chefs d'entreprises que ça se fait, utiliser des véhicules électriques et sans diminuer l'efficacité des livreurs, des représentants, des techniciens. C'est l'objectif que je me suis donné et j'invite tous ceux qui ont des questions à me les poser. »
D'ici cinq ans, les six véhicules de Laserpro seront tous électriques. S'il convient que l'offre est actuellement restreinte et que tous les véhicules ne conviennent pas à tous les besoins commerciaux, Alexandre Champagne est convaincu que cela changera très bientôt.
« La technologie permet d'année en année une plus grande autonomie [ndlr : 190 km en ville] et le réseau de bornes s'améliorera de plus en plus aussi. Dans cinq ans, je suis certain que je n'aurai plus à me poser de questions sur l'autonomie. L'hiver, oui c'est plus difficile sur les moteurs électriques, mais tu apprends à connaître ton véhicule et tu démarres quinze minutes avant de partir. Ce n'est pas grave, il n'y a pas d'émissions polluantes. »
Selon lui, il n'y a plus vraiment d'excuses pour éviter les véhicules électriques et si plusieurs des franchisés Saint-Hubert font le saut, les autres entreprises le peuvent aussi.
« En plus, on change pour les bonnes raisons! », affirme-t-il.
Du poulet écolo
Depuis 2012, le groupe Saint-Hubert est membre du Circuit électrique alimenté par Hydro-Québec. Selon la conseillère principale en communications du groupe, Josée Vaillancourt, certains franchisés ont déjà fait l'acquisition de voitures électriques pour la livraison du poulet.
« Les véhicules électriques peuvent être très intéressants pour ceux qui opèrent dans des régions où les livraisons peuvent être rapides, mais pas partout. Sherbrooke est un bon exemple d'un territoire de livraison très vaste sur lequel il pourrait être difficile de ne fonctionner qu'avec des véhicules électriques durant les heures de pointe.. »
À l'exception de quelques-unes (aéroport de Dorval, Gare de Windsor), la majorité des cent rôtisseries du groupe Saint-Hubert ont installé une borne de recharge dans leur stationnement, dont onze à charge rapide. Selon Josée Vaillancourt, il s'agit d'un investissement oscillant entre cinq et dix mille dollars par borne.
« Le jour où les charges seront plus rapides et que l'autonomie sera plus longue, ce sera plus facile pour nous, comme groupe, d'émettre une ligne directrice. Mais pour l'instant, on ne peut pas demander à nos franchisés de renouveler leur flotte de livraison pour n'acquérir que des véhicules électriques. Mais c'est le rêve ultime », affirme-t-elle.