19 mois. C'est le nombre de temps que les citoyens aux
abords de l'entreprise Bitfarms sont bousculés par le bruit émanant de
l'endroit. Après ce temps, ils sont à bout et veulent que des gestes soient
portés à l'endroit de la société qui ne respecte pas le règlement municipal en
matière de nuisance par le bruit.
Rappelons que la Ville de Sherbrooke a donné l'entreprise
jusqu'au 31 mars afin de se plier au règlement ou les bruits émanant d'une
propriété ne doivent pas nuire au confort et au bien-être d'une personne du
voisinage. Cependant, elle n'est pas en mesure de répondre à cette requête et
il s'agit d'une « autre promesse brisée » pour la population affectée.
Ainsi, les représentants du comité de citoyens touchés par
les nuisances sonores et les conseillers municipaux Marc Denault et Paul
Gingues se sont réunis afin de souligner symboliquement l'arrivée de la date
butoir.
« On leur a laissé des chances au cours des derniers mois,
mais là il faut que ça se règle et que l'entreprise respecte les normes. On
veut que la ville arrête d'espérer que les choses se règlent et qu'elle agisse
maintenant », lance Benjamin Côté, un résident touché par le son émit par la
compagnie de cryptomonnaie.
Ce dernier avait d'ailleurs choisi cet endroit en raison de
la quiétude des lieux. Lorsque Bitfarms est arrivé quelques mois son arrivée,
cette caractéristique importante pour lui et sa famille ne correspondaient
aucunement.
« J'ai même refusé une offre d'une maison près de
l'autoroute puisque cela faisait trop de bruit avant de m'installer ici. Il y a
eu une grande déception lorsque le bruit a commencé à résonner ici », explique
M. Côté.
Ce dernier s'inquiète sur les conséquences à long terme sur
sa santé et celle de sa famille. Pour le moment, il s'agit d'un manque de
sommeil, mais cela pourrait engendrer d'autres formes de problème, souligne-t-il.
Agir pour régler le problème
Le groupe de citoyens demande donc à la Ville de Sherbrooke
qu'elle sanctionne l'entreprise pour le non-respect de l'échéance et de régler
le problème déjà existant avant d'entamer toutes formes de négociation pour
augmenter la quantité de mégawatts accessible à l'entreprise.
« La Ville de Sherbrooke et Bitfarms veulent discuter sur la
quantité de mégawatts accessible à l'entreprise, mais avant d'en venir à une
autre entente, il faut régler le problème qui est déjà existant », insiste le
conseiller municipal du district du Golf, Marc Denault.
« Malgré mon expérience, je n'ai jamais vu une situation
mettant en péril la santé de nos citoyens perdurer aussi longtemps. Il ne peut
pas y avoir deux catégories de citoyens à Sherbrooke. Si une personne nuisait à
la quiétude de ses voisins de la sorte, le service de police interviendrait.
Pourquoi laissons-nous autant de latitude à une entreprise ? La Ville de
Sherbrooke a donné le temps à l'entreprise d'agir, elle doit maintenant sévir »,
ajoute-t-il.
Service des affaires juridiques
Comme elle l'avait annoncé au mois de décembre dernier, la Ville
de Sherbrooke transmettra le dossier Bitfarms au Service des affaires
juridiques le 1er avril puisque l'entreprise n'a pas été en mesure de respecter
l'échéancier.
La compagnie de cryptomonnaie s'adonne à des travaux
correctifs afin de permettre sa réduction du bruit qu'elle génère. Ayant eu des
problèmes des livraisons, elle mentionne qu'elle sera en mesure de le faire
d'ici deux semaines. Une promesse dont les citoyens ne croient plus vraiment.
Pour eux, il s'agit d'une autre date qui s'ajoute sans avoir
une amélioration de leur qualité de vie. C'est pour cette raison que ce
regroupement, accompagné des deux conseillers municipaux espèrent des mesures
sévères à l'endroit de l'entreprise, qui, depuis près de deux ans, n'a pas été
en mesure de diminuer le bruit produit.