Le 24 septembre est la journée nationale du personnel de soutien scolaire - CSQ. La rentrée, tenue dans le contexte de la pandémie, a exacerbé les problématiques déjà existantes du réseau québécois de l'éducation.
Renée Bibeau, présidente du Syndicat du personnel technique administratif (SPTA), pour le Centre de services de la région de Sherbrooke, explique qu'une multitude de facteurs rendent difficile, le quotidien des travailleurs qu'elle représente. « C'est vraiment la pénurie de personnel, c'est la confusion dans les consignes, et c'est tout ce que la Covid vient ajouter comme tâches. Que ce soit pour les secrétaires d'écoles au primaire ou au secondaire, pour les surveillants d'élèves, ou les techniciens au service de garde; tous sont touchés par ces enjeux présentement. »
Bien consciente qu'il serait utopique de résorber le manque de main d'œuvre, Mme Bibeau croit que certains ajustements au niveau du message des autorités, gagnerait à être clarifié pour assurer une meilleure coordination et éviter la confusion. « Si le gouvernement pouvait être plus clair dans ses consignes, ça aiderait beaucoup. Je vous donne un exemple : il y a trois instances qui nous donnent des consignes présentement; il y a le ministère (de l'Éducation), la santé publique, et la CNESST; aucun ne dit la même affaire! » Elle suggère que tous les intervenants impliqués dans l'établissement de directives et des normes sanitaires, s'assoient à la même table et élaborent un plan d'intervention commun.
Les changements incessants dans ces directives ajoutent également à la confusion du personnel, qui doit constamment s'adapter. Le déplacement du personnel d'un établissement à l'autre est un autre des problèmes soulevé par Renée Bibeau, qui rappelle que le risque de transporter le virus d'un endroit à l'autre peut amener la fermeture de classes, sinon d'écoles entières.
« C'est sûr qu'on fait dans la mesure du possible. Quand il manque 3, 4, 5 éducatrices dans le service de garde d'une école, on a beau mettre toutes les mesures sanitaires qu'ils veulent, le problème reste entier. Ce qu'il faut faire c'est de trouver une façon d'attirer les gens vers les Centres de services, et ça passe par de bons salaires, et par de bonnes conditions de travail, » insiste-t-elle. L'autre demande majeure du SPTA concerne l'offre de postes à temps complet. Par exemple, on parle d'une moyenne de sept heures par semaine pour un employé dans un service de garde; un nombre d'heures nettement insuffisant pour inciter ces professionnels à rester dans le réseau, juge le syndicat.
Comme la pandémie représente une situation exceptionnelle, Renée Bibeau admet que le gouvernement Legault doit gérer une situation de crise. Elle ajoute cependant que la pénurie est décriée depuis de nombreuses années, qu'elle s'est même aggravée, et qu'il avait l'opportunité de pallier à ce manque de personnel lorsqu'il a pris le pouvoir. « Il va y avoir de décisions difficiles à prendre, mais il va falloir passer par là, parce que ça devient invivable. »
« Quand on investit dans les services publiques, c'est ce qui aide, la majorité du temps, à repartir ou à améliorer une économie. Plus les services publics sont forts, mieux la population se porte, » conclut-elle.