C'est sous le thème Travaillons ensemble pour prévenir le suicide que la 18e
Journée mondiale de prévention du suicide se tient aujourd'hui. L'organisme
JEVI tient à rappeler aux estriens que l'implication de tous est nécessaire
pour éviter qu'un être cher ne commette l'irréparable.
Bien que les statistiques des dernières années démontrent une amélioration dans le taux de suicide au Québec, la province demeure l'un des états les plus affectés par ce fléau dans le monde.
Sébastien Doyon travaille au sein de l'organisation depuis
une dizaine d'années en tant qu'intervenant, il vient tout juste d'y prendre le
rôle de directeur clinique. L'expérience acquise au fil des interventions avec
des personnes en détresse, a permis aux différents acteurs du milieu de
développer un protocole adapté pour leur venir en aide.
« Dès le départ lors de l'appel, on cherche toujours à
comprendre c'est quoi la situation de la personne; quels sont ses difficultés,
qu'est-ce que ces difficultés occasionnent et comment elle les perçoit. Parce que
les idées suicidaires ne sont pas toujours là de la même façon d'un téléphone à
l'autre, » explique M. Doyon. Il ajoute que le passage du temps a un effet
sur la perspective et la détermination de la personne en situation de détresse.
Celle-ci semble d'ailleurs être le point de départ d'une
grande partie des personnes qui contemplent l'idée de mettre fin à leurs jours.
« Plus les idées suicidaires sont présentes, moins on est capable
d'envisager l'avenir sans les difficultés qui nous affligent. On a l'impression
qu'on va toujours être dans la même situation, qu'on ne pourra plus s'en sortir
et qu'on arrivera plus à être bien. On s'imagine toujours avec la souffrance
que l'on vit, » de décrire Sébastien Doyon.
L'une des stratégies utilisées afin de désamorcer ce type de
sentiments est selon l'intervenant, d'insuffler une dose d'espoir à la
personne. « Notre but c'est travailler cet espoir que la situation elle
peut s'améliorer, qu'il y a des solutions autres que le suicide. On va aussi
travailler avec ce que la personne a déjà réussi à faire pour être capable de
s'en sortir; donc on va utiliser les forces de la personne, et le fait que la
personne elle est en vie actuellement. » Un rappel des succès et de la
capacité de résilience de l'individu sont également des outils fort utiles pour
lui redonner une certaine confiance afin de prendre le chemin de la guérison.
Bien évidemment, s'il y a urgence d'agir, la mobilisation se
fera pour assurer la sécurité physique de celui ou celle qui lance un appel à
l'aide ou qui a posé un geste suicidaire.
Pour l'entourage de ces personnes, arriver à détecter et
reconnaître les signaux de détresse peut s'avérer complexe. Côtoyer quelqu'un
qui vit des épisodes suicidaires est un lourd le fardeau à porter au quotidien.
Afin d'accompagner cette personne de façon constructive, M. Doyon suggère de
prendre le temps de questionner celle-ci. « Souvent on a peur de mettre l'idée
en tête, mais au contraire, ce que l'on veut c'est de pouvoir ouvrir la
discussion et que la personne puisse recevoir de l'aide en cas de besoin. L'objectif
est que cela ne repose pas complètement sur les épaules de l'aidant, qu'il
puisse être appuyé lui aussi. »
Une des actions à prendre est de contacter un organisme
comme JEVI avec l'individu en détresse, de prendre le temps d'expliquer sa
situation, pour ensuite passer le relais à l'intervenant qui a répondu. L'aidant
peut également prendre les devants et téléphoner pour trouver conseils et
ressources, afin d'apporter son soutenir en tant que proche, et non en tant qu'intervenant.
Les appels se sont faits plus rares au début de la pandémie.
Par la suite c'est plutôt la nature de ceux-ci qui a changée selon Sébastien
Doyon. « Beaucoup de stress par rapport à tout ce qui se passait et
beaucoup d'isolement, bref c'est dans les propos tenus qu'il y avait une
différence. Mais pas nécessairement un plus grand volume d'appels. » Il
ajoute toutefois que la situation pourrait évoluer compte tenu de la
possibilité qu'une deuxième vague ne s'abatte sur la province. La situation de
pandémie a été difficile pour plusieurs et continue d'affecter la population.
Il est primordial, maintenant plus que jamais, de travailler collectivement
pour prévenir le suicide.
Pour une 2e
année, JEVI invite la population à marcher pour la cause, d'une
façon différente. Cette année, étant donné les circonstances, l'organisme
propose aux citoyens.ennes tout de même,
de prendre le temps de marcher en famille, avec des amis ou des collègues, parce que c'est
ensemble qu'il est possible de prévenir le suicide.
De plus, ceux qui souhaitent démontrer
leur appui à la cause, en soutien aux personnes endeuillées par suicide ou en
souvenir d'un être cher, sont invités à allumer une chandelle. La lumière de la
chandelle souligne son attachement à la vie et contribue à créer un moment
propice à la réflexion et à l'espoir.
Les
participants à la marche sont invités à partager une photo ou courte
vidéo de leur marche sur l'une des plateformes suivantes :
-
Par courriel preventionsuicide@jevi.qc.ca
-
Par Facebook, identifiez nous @jevicps.estrie