La province du Nouveau-Brunswick a annoncé hier qu'elle n'accueillera plus les Jeux de la Francophonie de 2021 en raison de la hausse des coûts et du manque de soutien fédéral. Même si Sherbrooke était dans la course il y a trois ans, le maire Steve Lussier n'ira pas de l'avant avec cet événement puisqu'« on n'est pas capable de définir les vrais chiffres », remarque-t-il.
Le maire de Sherbrooke Steve Lussier ne le cache pas : il aurait aimé que sa ville soit l'hôte de la 9e édition en 2021 des Jeux de la Francophonie, lesquels rassemblent tous les quatre ans quelque 3 200 athlètes et artistes issus de la Francophonie. « On avait un beau dossier bien étoffé, commente-t-il. La Ville de Sherbrooke devait gagner, mais c'est une raison politique qui a fait que le Nouveau-Brunswick l'a emporté. »
Parce que les coûts dépassent aujourd'hui de loin les attentes pour recevoir ces Jeux, M. Lussier affirme qu'il ne peut pas aller de l'avant. « À l'époque, on avait été capable de définir les vrais chiffres, rappelle le principal intéressé. Maintenant, les coûts dépassent largement les attentes de départ comme on peut le voir avec ce qui est arrivé au Nouveau-Brunswick. On ne sait pas combien ça va nous coûter exactement à la fin. On ne peut pas aller dans l'improvisation avec ce dossier-là. Pas du tout. »
Au départ, les coûts pour l'organisation des Jeux de la Francophonie étaient estimés à 17 millions de dollars. Toutefois, en novembre 2018, le gouvernement provincial du Nouveau-Brunswick a été informé que ceux-ci avaient augmenté à 130 millions de dollars.
Contacté récemment par la directrice de cabinet de la ministre des Relations internationales et de la Francophonie pour savoir si Sherbrooke était toujours dans la course, Steve Lussier a indiqué qu'il avait un intérêt dans la mesure où la Ville pourrait acquitter tous les frais sans avoir aucune dette.
« Si les gouvernements fédéral et provincial assument tous les coûts, je n'ai aucun problème parce qu'on pourrait être prêt, quoique deux ans, c'est extrêmement court pour tout monter le dossier. On n'a pas à être gêné puisqu'on a déjà reçu les Jeux du Canada. Mais aucun n'est prêt à me dire qu'il va assumer les coûts au complet. »
Le maire de Sherbrooke était au courant du retrait du Nouveau-Brunswick depuis deux ou trois semaines. Il avait eu des discussions avec le ministre des Affaires intergouvernementales et du Nord et du Commerce intérieur, Dominic LeBlanc, lors du passage du gouvernement fédéral à Sherbrooke.
«S'il y a quelqu'un qui aurait aimé avoir [les Jeux de la Francophonie], c'est bien moi, assure Steve Lussier. Si ce n'était pas une question monétaire, je le voudrais l'événement.»