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Karni Mata : Le temple aux rats (Deshnok, Inde)

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David Beaulieu Par David Beaulieu
Lundi le 21 mars 2016

Cette chronique s'inscrit parmi quelques autres sur l'Inde, ce sous-continent à la si vaste diversité culturelle, que chaque région possède à elle seule les attributs d'un pays! L'une de mes expériences les plus dépaysantes fut le mois que j'ai passé au Rajasthan, région aride, voire désertique à l'Ouest, entre Delhi et le Pakistan. Parsemé de forteresses et de temples, ce territoire m'a épaté chaque jour!

C'est près de Bikaner, plus précisément dans la petite ville de Deshnok, que mes schèmes conceptuels ont été le plus ébranlés cette année-là, lorsque j'ai passé l'avant-midi dans le Temple aux Rats...

Ce temple est dédié à Karni Mata, « Mère des Miracles » en hindi, une femme sainte (mystique) d'une branche de l'hindouisme qui aurait vécu 151 ans, aux 14e, 15e et 16e siècles. La plupart des temples et des hommages faits en son honneur le furent de son vivant, tellement sa sagesse et son jugement étaient respectés. Cette dernière demanda au dieu des morts de ressusciter le fils d'un de ses « écrivains ».

Ce dieu lui permit de réincarner sous forme de rats, non seulement l'âme de cet homme, mais celles de tous les autres poètes, écrivains et conteurs, puis, celles de sa propre descendance! Alors, les milliers de rats du temple de Karni Mata de Deshnok seraient donc les plus fervents fidèles de cette femme, qui serait elle-même l'incarnation de la déesse Durga. C'est le plus simple que je puisse faire pour vous expliquer cette croyance, populaire auprès de 10 % des habitants notre planète!

Dans notre vision d'Occidentaux, il est difficile de concevoir que cet animal, associé au manque d'hygiène et source de nombreuses maladies, soit non seulement bienvenu, mais nourri, soigné, prié et même vénéré par tant de gens. Le but de ma chronique n'est pas de poser un jugement culturel ni d'alimenter un sensationnalisme vide de sens, mais plutôt d'illustrer un choc de civilisation et de mettre de l'avant l'immense diversité de croyances et de rites qui enrichissent l'humanité.

Pour entrer dans le temple, il a fallu retirer nos chaussures et couvrir nos jambes afin de respecter leurs traditions. Juste avant de franchir les grandes portes d'argent qui mènent à la cour intérieure du temple, je me suis retiré un peu pour observer une famille de Râjasthâni, parée de leurs plus beaux habits, qui arrivait au temple pour un but bien précis : obtenir des bénédictions pour les nouveaux mariés!

Au milieu de leur groupe se trouvait un homme, muni de son couteau traditionnel et d'un turban orné de décorations, qui trainait sa future épouse, complètement voilée de rouge et encore plus ornementée, derrière lui avec une corde de dentelle. C'était quand même choquant à voir, compte tenu de l'apparente soumission de la femme, guidée par son époux.

Durant mon avant-midi, j'ai vu défiler trois groupes nuptiaux tels que celui-ci, tous merveilleusement bien habillés, et qui manœuvraient à travers les milliers de rats afin de se rendre à l'autel central et demander l'approbation divine en faisant un don en argent ou en nourriture.

En après-midi, en allant vers Jaisalmer, j'ai promis à ma conjointe Marie-Christine, qui se désinfectait les pieds avec du Purell, que nous reviendrons au temple le jour de notre mariage... « C'est un plan pour qu'on ne se marie jamais! » m'a-t-elle répondu, à la blague. Ça nous a bien fait rire Samuel, Marie et moi!

Le temple lui-même est très beau, rempli de statuettes, de sculptures et de bas-reliefs de marbre. Son plancher est un échiquier de pierres et on y retrouve plusieurs boîtes de donation, comme dans tous les temples hindous. Les rats sont partout où il y a de l'ombre, de la nourriture, de l'eau ou du lait; ils n'ont pas peur des humains, car ces derniers leur apportent ce qu'ils nécessitent avec beaucoup de respect, puisqu'ils sont considérés comme des « personnes » à part entière.

Certains s'assoient parmi eux pour manger et nourrir ces petites bêtes qui grouillent autour. À quelques moments dans la journée, des responsables du temple déposent des bols de laits et des restes de tables ici et là. Autour de la salle principale, sanctuaire où se trouve une statue de la divinité principale et où nous devons retirer tout objet en cuir pour ne pas offenser les fidèles, il y a un couloir assez étroit et sombre et c'est là que les rats sont les plus actifs.

Compte tenu du fait que nous sommes pieds nus, il est difficile de ne pas réfléchir à notre vulnérabilité et de rester concentré sur l'aspect spirituel et sacré du site. « Si l'un des rats vient vous toucher ou sentir ou même monte sur vous, c'est une vraie bénédiction et il faut remercier Durga pour cette chance! » nous expliqua notre ami Sanjay.

À la gauche de la cour centrale, un groupe de musiciens crée une atmosphère particulièrement rythmée, teintée de sons de clochettes et de lourds battements de tambour, qui incite les pèlerins à l'intériorisation. Les pigeons, qui profitent également de la dévotion de plusieurs adeptes, virevoltent un peu partout et ajoutent à cette ambiance presque magique.

Les gens du Rajasthan sont vraiment aimables de nous donner libre-accès à leurs lieux de culte et le respect est de mise en tout temps... C'est la moindre des choses. Une donation est aussi la bienvenue, autant pour les gens qui gardent vos chaussures pendant votre visite que pour ceux qui entretiennent ce lieu impressionnant. Je vous suggère fortement de visiter ce fameux temple aux rats et ainsi contribuer à rendre les barrières culturelles un peu moins étanches...

Bon voyage!


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