Un pas en avant, deux pas en arrière
Sherbrooke.
En réaction à l’annonce du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale Jean Boulet, la Table d’action contre l’appauvrissement de l’Estrie constate que la hausse annoncée aujourd’hui est loin de répondre à l’appel des nombreux groupes en défense collective des droits et syndicats qui réclament une hausse à 15$ l’heure, depuis plusieurs années, afin de permettre une sortie de la pauvreté des travailleuses et travailleurs de l’Estrie.
Cette hausse de 4,8% est nettement insuffisante. Considérant une hausse des tarifs d’hydro-électricité de 2% par année à compter de l’année prochaine (adoptée sous bâillon au début du mois de décembre), de la hausse exponentielle du coût des loyers, de l’augmentation de 12% du coût des légumes observé cette année et d’une augmentation anticipée de 6% du coût de la viande, le gouvernement doit refaire ses calculs afin que les estriennes et estriens puissent espérer une sortie de la pauvreté et non seulement une bulle d’air avant de replonger dans les dédales du quotidien à tirer le diable par la queue. La hausse du coût de la vie s’accélère à une vitesse bien supérieure au temps que prend le gouvernement pour s’ajuster.
Rappelons que l’an dernier, c’est environ 730 000 personnes qui gagnaient moins de 15 $ l’heure au Québec. De ce nombre, 228 700 étaient rémunérées au taux général du salaire minimum et parmi ces personnes, 61 % n’étaient pas aux études, 41 % étaient âgées de 25 ans et plus et 63 % gagnaient l’unique revenu de travail de leur famille.
Parce que travailler au salaire minimum rime encore et toujours avec pauvreté, le gouvernement doit porter le salaire minimum à 15 $ l’heure le plus rapidement possible.