« Je lis vos chroniques depuis un moment et j'aimerais savoir si vous pouvez m'aider à agir différemment quand je suis en colère. Je sais, j'ai la mèche courte et je crie facilement, mais à force de répéter, j'ai de moins en moins de patience. Quand j'éclate, c'est évident, mes mots sont blessants et je le regrette. »
La colère fait partie de chacun de nous, qu'on le veuille ou non, et c'est loin d'être agréable! Il faut comprendre la colère pour la « dompter », puisqu'on se rend bien compte qu'elle ne réussit pas à éliminer les comportements dérangeants de nos enfants.
La programmation et le dinosaure
Depuis la nuit des temps, notre corps est programmé pour la survie lorsqu'il fait face à un danger. Par exemple, imaginons un humain rencontrer un gros dinosaure, trois réactions sont possibles :
- Passer en mode attaque pour se défendre.
- Prendre la fuite.
- Figer, parce que tout à coup, les émotions sont trop fortes et la peur le paralyse.
Houston, le préfrontal ne répond plus!
Quand on a peur, quand on fait face à un grand stress ou quand la colère nous envahit, la même chose se produit; notre cerveau « perd les pédales » et débranche le préfrontal. Le fameux préfrontal qui a, entre autres, comme fonction de nous faire réfléchir aux conséquences de nos paroles et de nos actes, ne répond plus. Pas le temps de réfléchir, c'est une question de survie! On est programmé. Alors c'est à ce moment qu'on réagit parfois fortement... puis qu'on regrette.
3 étapes pour canaliser la colère et « rebrancher » notre préfrontal
Comment faire pour canaliser cette énergie plutôt que de péter les plombs lorsqu'on est confronté à un comportement dérangeant?
1. Reconnaître le chemin de sa colère
Quels sont les signes qui indiquent que la colère est en train de s'installer... que ce soit chez l'adulte, ou chez l'enfant? C'est un exercice intéressant à partager avec eux.
Remarquez tous les signes et nommez-les : mon cœur bat vite, mes sourcils se froncent, mes dents grincent, je serre mes poings, je sens mes épaules se crisper, ma respiration se bloque, une boule se forme dans mon ventre ou dans ma gorge, la chaleur monte soudainement partout dans mon corps, les pensées négatives veulent prendre le dessus et je suis à deux doigts d'éclater.
STOP! C'est à ce moment précis que nous avons le choix de nourrir la colère et d'exploser ou de travailler à la diminuer pour intervenir de façon calme et respectueuse plus tard.
2. Maîtriser le débordement et la violence
C'est normal de se fâcher, mais la violence physique ou psychologique ne l'est pas. Pour éviter d'éclabousser notre colère sur l'autre, il faut s'accorder du temps. Prendre du recul, sans quoi il est difficile de tempérer la colère.
- Trouvez votre truc pour déjouer le mécanisme enclenché dans votre cerveau. L'objectif : Brûler l'adrénaline et rebrancher votre préfrontal.
- Éloignez-vous de la personne qui a eu le comportement dérangeant;
- Respirez profondément, fermez les yeux, retournez-vous;
- Comptez jusqu'à 10... ou jusqu'à 100 s'il le faut;
- Gardez dans votre poche une photo qui représente de beaux souvenirs (une belle photo de famille par exemple) et regardez-la en temps opportun;
- Allez boire un grand verre d'eau, que vous ayez soif ou non;
- Accrochez au mur un Mandala avec plusieurs images que vous aimez;
- Faites un exercice physique;
- Concentrez-vous sur une tâche manuelle telle que : faire vaisselle, dessiner, écrire, ramasser la paperasse, pelleter...
- Sortez, allez marcher, courir, promener le chien;
- Répétez une phrase qui vous coupera de la situation et déjouera votre mental, par exemple : « mars est le 3e mois de l'année », « je suis merveilleux, super génial, et beau comme tout ».
3. S'exprimer une fois calmé
Prenez garde à ne pas réamorcer la colère. Il est important d'attendre d'être calme et de se préparer. Que souhaitez-vous dire, et dans quel but?
- Décrire la situation : Message au « JE »
« quand j'entends des paroles comme ça »
« quand j'entends crier fort comme ça »
« quand je vois ce comportement »
- Décrire comment je me sens
- Décrire ce que je voudrais voir ou entendre, ce que je souhaite maintenant ou la prochaine fois.
Je vous laisse avec une citation de Voltaire... et je vous explique pourquoi il avait raison.
« Je choisis le bonheur parce que c'est bon pour la santé »
Récemment, j'ai lu dans Coup de pouce qu'une personne en bonne santé multiplie par 5 le risque d'un infarctus dans les 2 heures après s'être énervée, que la succession d'états colériques est le plus néfaste et que le simple fait de se remémorer quelque chose qui nous a mise en colère ralentit la production des anticorps et a donc pour effet d'affaiblir notre système immunitaire.
Alors, choisissons d'être heureux et mettons toutes les chances de notre côté en diminuant nos sources de stress, en dormant suffisamment, en trouvant des moments pour soi-même et surtout, faire plus souvent des choses qu'on aime.
Et vous, que ferez-vous pour contrôler votre colère, la prochaine fois qu'elle se pointera?