L'éventuel ajout d'un pipeline de gaz naturel par la compagnie Pieridae Energy Ltd qui traversera la MRC de Coaticook inquiète sérieusement des citoyens.
Le groupe citoyen estrien Goldboro créé en novembre 2019 réunit une cinquantaine de membres en Estrie et bénéficie de l'appui d'une vingtaine d'organisations au Québec, en plus d'alliances en Alberta, en Nouvelle-Écosse et en Allemagne. L'initiateur de cette campagne citoyenne, Alexandre Ouellet a attiré plusieurs citoyens de la MRC de Coaticook au Pub Hop Station afin de mettre en garde la population sur l'éventuel projet de terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) de Pieridae Energy Ltd.
Cette soirée d'information avait pour but de conscientiser les citoyens et les citoyennes de la région sur les effets d'un tel projet sur la santé publique et des conséquences environnementales du transport par pipeline du gaz naturel.
Le porte-parole de la campagne, Alexandre Ouellet estime qu'à l'heure où tous les combustibles fossiles doivent rester sous terre, selon le GIEC, (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), il est indécent que l'Allemagne, après avoir interdit la fracturation chez elle, finance des projets de fracturation dans l'ouest canadien et dans l'est du Québec.
« On demande aux parties prenantes autour du projet de terminal de gaz naturel liquéfié de Pieridae Energy Ltd. de renoncer à soutenir le projet de terminal transportant le gaz naturel de l'Alberta à la Nouvelle-Écosse. Le Trans Québec-Maritime entre Montréal et East Hereford fonctionne déjà à sa pleine capacité de 200 millions de pieds cubes par jour, alors que l'approvisionnement du terminal en demandera 1,4 milliards. Dans la région, le trajet proposé pour la construction du second pipeline passe par les communautés suivantes : Eastman, Magog, Mont Orford, Ayer's Cliff, Compton, Coaticook et East Hereford. Selon nos calculs, issus des documents publics de la compagnie, l'ensemble des forages souillera l'équivalent de 75% de la consommation annuelle en eau des gens du Québec, soit 1.85 milliards de litres d'eau. Il en est ainsi car pour extraire le gaz par fracturation (75% des forages), l'eau est injectée sous pression avec de nombreux produits chimiques pouvant contaminer les nappes phréatiques », explique M. Ouellet.
L'albertaine Pieridae Energy Ltd. a donc pour projet d'extraire du gaz naturel en Alberta pour l'exporter à partir d'un terminal de liquéfaction situé à Goldboro, en Nouvelle-Écosse, à raison de 10 millions de tonnes par année. Le promoteur prévoit utiliser le réseau pipelinier canadien pour acheminer le gaz jusqu'à la frontière canado-américaine, à East Hereford.
De plus, la seule station de compression à East Hereford fonctionne déjà à 50% au-dessus de sa capacité en période de pointe. Il sera donc impossible de faire transiter tout le gaz nécessaire au projet Goldboro sans installer un deuxième tuyau de plus grande capacité parallèlement au gazoduc existant.
Alexandre Ouellet ne cache pas les intentions de son groupe de passer à l'action si ce projet est approuvé : « Si jamais ils persistent et vont de l'avant, on pourrait aller jusqu'à barrer la route dans le sud du Québec au terminal de gaz naturel de Pieridae Energy Ltd. La portion du TQM qui n'a pas la capacité suffisante passe par Montréal-Est, Ste-Julie, Granby, Waterloo, Magog et Coaticook.
Le groupe citoyen estrien Goldboro pense que c'est par l'éducation populaire et la mobilisation citoyenne qu'il sera possible de démontrer la non-acceptabilité sociale d'un tel chantier. L'heure est à la transition énergétique et non aux nouveaux projets d'extraction fossile, selon le groupe.