Depuis
maintenant trois ans, un projet de recherche qui se déroule à la fois à
Montréal et au CHUS tente de démontrer que les fuites urinaires chez les femmes
est un problème qui peut être traité. L'étude vise à recruter 70 patients pour
compléter la recherche. Avec des résultats encourageants et définitifs,
l'équipe de recherche espère venir à bout de ce tabou, souvent mal jugé.
Jusqu'à
maintenant l'étude a rejoint 290 sujets sur une possibilité de 360. Le but est
de rendre le traitement plus accessible, puisque ce dernier n'est possible à ce
jour pratiquement que dans les cliniques privées à des coûts peu abordables.
Contrairement
à la croyance populaire, ce problème d'incontinence n'est pas un effet normal
du vieillissement. D'ailleurs, 20 % des femmes âgées dans la vingtaine
vivraient cette situation.
C'est
tout simplement l'effet mécanique du muscle pelvien qui s'affaiblit, suite à
plusieurs facteurs, soit un accouchement, un surpoids, le vieillissement et
même la pratique régulière d'un sport qui demande de sauter fréquemment.
La
bonne nouvelle de cette étude, c'est que les fuites urinaires est un problème
qui est réversible à l'aide d'un traitement sans effet secondaire.
« La
recherche s'effectue à l'aide de 12 traitements à l'effet d'une rencontre par
semaine. Une évaluation de la patiente est effectuée au début du processus et à
la fin, ainsi qu'une rencontre un an après. Ce que nous constatons jusqu'à
présent, c'est que 97 % d'entre elles sont satisfaites des résultats et ne
désirent pas recourir à d'autres traitements », précise docteure Chantale
Dumoulin, chercheuse responsable de l'étude.
Le
projet de recherche donne également des trucs et des conseils aux patientes pour
le quotidien afin de contrer ce problème qui peut facilement faire vivre de
l'inconfort, voir même de l'isolement.
Dès
cet automne, un manuel d'exercices pelviens pour l'incontinence urinaire
féminine sera également disponible sur les tablettes.
« Notre
objectif est de recruter les 70 femmes qui manquent afin de terminer l'étude
pour l'été 2016. Nous voulons briser l'isolement autour de ce tabou en rendant
le traitement accessible tout en faisant avancer la science. Un petit pas qui
va certainement changer la vie de plusieurs femmes. »
Pour
participer au projet de recherche, il suffit d'être âgée de 60 ans et plus et
de souffrir d'incontinence. Il est possible de contacter Marie-Soleil Carroll,
coordonnatrice de recherche au laboratoire en urogynécologie au 819-346-1110,
poste 18349.