Les amateurs d'art visuel seront servis pour la grande
réouverture du MBAS. Deux installations forts différentes, mais originales en
tous points, accueilleront les visiteurs. Première partie d'une visite pas ordinaire.
Les sherbrookois ont pu observer les œuvres colorées et
particulières de l'artiste José Luis Torres. Installé au Québec
depuis 2003, cet artiste propose une démarche très ancrée dans la réalité d'un
immigrant. Il cherche à s'adapter, à faire sa place dans sa société d'accueil,
ce qui implique une reconstruction, voir une déconstruction de l'individu pour
arriver à s'intégrer.
Le premier volet de DÉ-CONSTRUCTIONS,
a littéralement été bâtit dans le stationnement du musée. L'œuvre Vice-caché, cette représentation d'une maisonnette, amène le public dans une
expérience de proximité. Au-delà des multiples objets disposés tel
un amas, l'artiste cherche surtout à produire une réaction, un effet sur celui
ou celle qui observe l'œuvre. Le fait qu'elle soit située à un endroit passant,
a pour objectif de rendre ce type d'installation accessible à un plus large
public. Elle permet une réflexion sur l'habitat, de quoi il est
composé, à l'intérieur comme à l'extérieur ainsi que du rapport au temporaire
et au permanant.
La Clairière, est quant à elle exposée à la place éphémère
du Square Queen de Lennoxville. Avec cette installation, M. Torres veut offrir
un moment lumineux, porté vers les cimes d'un arbre, d'appropriation de la
nature et de l'émerveillement qu'elle peut nous procurer. Il ajoute vouloir faire vivre une expérience plus organique et
une d'ouverture, de transparence et d'élévation, puisque le regard est invité à
longer le tronc de l'arbre vers le haut.
C'est donc la dernière phase de cette œuvre triptyque qui
sera déployée au rez-de-chaussée du MBAS. Cette fois, les visiteurs pourront
déambuler à travers une construction évolutive. Un amalgame de sections, composées de matériaux de construction, rampes, et panneaux de couleurs, offrent un parcours ludique aux visiteurs qui y metteront les pieds.
« Le public est invité à
être plus qu'un spectateur, mais à être un acteur de l'œuvre. La notion de
construction et la déconstruction est au cœur de ma démarche en tant
qu'artiste. Celle de l'identité, de lieu, des liens avec les gens, et de la
vie. La façon dont j'aborde cette expo est que chaque fois qu'on se déplace, on
bâtit et en même temps on change d'orientation, on change de chemin, ou on
revient. C'est un peu dans cet esprit que l'exposition est déployée; on est en
constante évolution. C'est comme un chantier; c'est comme la vie, »
explique le créateur.
Au cours des prochaines semaines et des prochains mois, des éléments seront
greffés à ce ‘'circuit'' de rampes, murets, et échafaudages, ajoutant textures
et complexité au gré des désirs et de la vision de l'artiste. Les visiteurs qui
s'y déplaceront plus d'une fois pourront ainsi observer ces additions,
modifiant du coup, leur expérience de l'œuvre.
DÉ-CONSTRUCTIONS est présenté jusqu'au 30 mai 2021.
mbas.qc.ca