Réaliser des œuvres avec des notions de mathématiques : voici l'approche de l'artiste scientifique Étienne Saint-Amant. Une combinaison de plusieurs formules permet à l'artiste de créer des œuvres où la profondeur n'a pas de limite. Un tout nouveau projet est d'ailleurs en branle.
Bien que le type d'art d'Étienne Saint-Amant ne soit pas quelque chose de commun, ses résultats sont incroyables. Bon nombre de formules mathématiques permettent de créer à l'aide d'un ordinateur des œuvres où on laisse planer l'imagination.
Des paysages découlent de formes géométriques. Des couleurs explosives, chaudes et froides, tout y est pour donner des œuvres d'impacts! Ce qui est intéressant dans l'approche de M. Saint-Amant, c'est que ce n'est pas une peinture sur toile, mais bien une combinaison de formules scientifiques.
L'artiste sherbrookois entame la nouvelle année avec un tout nouveau projet qui sera exposé dès le 22 janvier au Centre culturel Yvonne L. Bombardier de Valcourt. Son but : initier les gens à l'écriture d'un système mathématique tout en créant une œuvre d'art visuel.
« Ce nouveau projet est vraiment une première exposition où les
corpus d'œuvres sont choisis par la commissaire et non par moi. Je voulais lui donner carte blanche pour qu'elle organise l'exposition comme elle le désire. Ça va donc être ma plus grande exposition à vie par l'ampleur du corpus. Je pourrai donc immerger les gens dans mes œuvres », explique-t-il.
Dans cette nouvelle exposition, qui a pour titre Dualité et Transcription, deux salles seront réservées aux œuvres de M. Saint-Amant. Une première salle accueillera les séries Mémoires et Connectivité. « La série Mémoires est très dominée par des angles droits et elle est très abstraite. Ce sont des œuvres qui veulent provoquer des émotions par l'introspection. Le but est que le spectateur fasse des analogies avec des souvenirs. C'est comme un album souvenir, mais très abstrait », fait-il valoir.
« La série Connectivité est en lien avec mon domaine d'étude, soit l'imagerie médicale. J'ai décidé de faire un hommage au cerveau humain. J'exploite les reconstructions du cerveau humain. Je m'intéresse à toutes les sciences. Je trouve des concepts et après je fais quelque chose d'émotif », ajoute-t-il.
Du lot des projets d'Étienne Saint-Amant, la série la plus contemplative est la série Scène. « Les œuvres sont beaucoup reliées à un paysage semi-abstrait et assez émotif. Ma seule restriction, c'est que la lumière vienne du haut et qu'il y ait une certaine horizontalité dans l'œuvre pour créer le référent scénique. Je veux avoir ma propre façon de créer et je ne veux pas copier personne. Je ne veux jamais répéter la même recette », précise l'artiste.
Chaque œuvre à son identité mathématique
Le titre du projet Dualité et Transcription réside dans le fait que chacune de ses œuvres possède son identité mathématique et géométrique. Un livre rédigé par l'artiste lui-même comporte les formules mathématiques pour réaliser les œuvres.
« Mon livre décrit une œuvre de grandeur symbolique virtuelle. Je pourrais faire une œuvre grosse comme la lune et elle serait détaillée dans ses plus fins détails. Une seule œuvre provient de l'ensemble des paramètres du livre. L'un des exemples de dualité est d'utiliser la force de calculs pour transcender notre mécanique biologique humaine. Cela permet d'exploiter des créations artistiques », soutient M. Saint-Amant.
« Le but est de manipuler des formules qui ont un esthétisme ou bien quelque chose de puissant à dire. Je m'engage à faire des œuvres à édition limitée. Maintenant, ce sera les mêmes matériaux pour toutes mes œuvres. Ce sera juste de l'acrylique muséal sans reflet avec le papier photo et les jets d'encre pigmentée. Je veux avoir la meilleure qualité pour mes œuvres », explique l'artiste qui a commencé dans le domaine il y a près de 20 ans.
Étienne Saint-Amant est désormais davantage prêt à partager ses œuvres et à devenir populaire. « Je veux permettre à la majorité des gens de se procurer mes œuvres. Mon but, c'est que ce soit une création de richesse pour tout le monde », illustre-t-il.
Une saveur à trois dimensions
Depuis ses débuts, Étienne Saint-Amant a vécu plusieurs changements dans sa carrière. « Je me trouve chanceux de vivre de mon art. Ma première exposition mettait de l'avant des cadres en métaux et en bois. Je sors du néant et c'est donc un boom en soi. Je m'affiche maintenant comme artiste. L'autre gros changement est que j'ai mis le paquet dans les matériaux », avance-t-il. Il avoue vouloir percer en Europe en faisant une exposition dans une foire. Plusieurs offres lui ont été proposées.
En jetant un coup d'œil avec des lunettes spéciales à ses œuvres, il est possible de voir une grande profondeur et une sorte d'effet 3 D. « C'est un nouvel intérêt pour moi d'essayer des lunettes diffractives. Au début, le résultat était accidentel. Désormais, le but est notamment d'aller dans ce sens. On a accentué cet effet. L'effet fonctionne davantage sur certaines œuvres que sur d'autres », fait valoir l'artiste.