Bien connue pour ses performances sportives en région,
l'athlète paralympique Diane Roy n'arrive pas à imaginer ce que serait sa vie
sans son entraînement quotidien. Bien qu'elle se considère privilégiée de
pouvoir pratiquer son sport sans trop de difficultés, elle constate que ce
ne sont pas toutes les personnes à mobilité réduite qui ont accès à des
installations adaptées à leur condition.
C'est pourquoi Mme Roy œuvre en tant que vice-présidente du
conseil d'administration, auprès d'un organisme qui travaille à faire naître
sur le territoire sherbrookois, un centre dédié à la condition physique de ces
personnes. Le First Steps Wellness Centre (FSWC), y offrirait un programme de
récupération fonctionnelle axé sur l'exercice spécialement conçu pour les
blessés à la moelle épinière. Il n'existe présentement que deux FSWC situés
dans l'ouest du Canada. Comme les gouvernements n'offrent que peu de suivi
après un passage de quelques semaines en réadaptation, ce type de programme
sert à faire progresser, souvent de façon significative, les capacités motrices
des blessés de la moelle épinière.
Vivant avec cette réalité depuis 32 ans, l'athlète estrienne
comprend parfaitement les enjeux et les défis auxquels font face ceux qui ont
subi ce type de blessure, et les besoins qui en découlent. « Si ce centre
était là, ça aiderait beaucoup de gens. Ce principe de centre adapté ça existe
aux États-Unis depuis longtemps. On y travaille la neuro-plasticité pour
employer le terme médical. Je ne crois pas aux miracles, mais travailler fort
et avoir les outils qui te permettront d'aller chercher plus de force et d'autonomie, ça te permet
d'être moins souvent à l'hôpital, d'être moins malade, et ça coûte moins cher à
la société! C'est aussi important pour la santé mentale de la personne
paraplégique. »
Pour donner plus de visibilité à cette cause, Diane Roy a
accepté de relever le Défi Everest pendant tout le mois de septembre. Grâce à
l'implantation d'une application rendant l'événement ‘'virtuel'', le Défi Everest
s'est rendu accessible aux personnes à la grandeur du Québec, incluant les
personnes à mobilité réduite qui peuvent choisir un parcours en pente ou sur le
plat. L'équipe FSWC Québec s'est construite en regroupant des gens de
différents milieux et régions du Québec. « L'objectif premier c'est vraiment de se faire connaître, de faire
parler de nous. On doit amasser des fonds, parce qu'un centre comme ça c'est
cher à ouvrir et cher à maintenir aussi. L'idéal ce serait de trouver des gens,
des compagnies, des organismes, le plus de monde que possible qui seraient
prêts à embarquer dans le projet, » explique Diane Roy.
L'événement qui, habituellement se serait tenu sur la rue
Don Bosco à Sherbrooke, a adapté son offre, et l'organisation de FSWC Québec a
profité de cette opportunité pour mieux se faire connaître du grand public.
Pendant tout le mois de septembre l'équipe de l'organisme avec des participants
de l'Estrie, de Gatineau, de Montréal ou de Québec, qui relèveront le défi en
vélo adapté et la chaise de course, comme le fait Mme Roy. « Le
Défi représente bien les difficultés que les blessés à la moelle épinière
doivent faire face suite à leur blessure. Dans la vie de tous les jours, c'est
souvent l'Everest pour plusieurs d'entre nous. »
Ce ne sont pas les projets qui manquent pour le FSWC
Québec au cours de prochaines années. D'abord les dons recueillis
permettront d'acheter des équipements spécialisés, de former deux
kinésiologues, de louer un local d'environ 2000 pi² et d'y effectuer les
améliorations nécessaires, toujours avec le souci d'offrir le programme à un
coût le plus abordable possible.
Une fois le programme bien en place, FSWC
Québec planifie aussi de l'offrir aux personnes vivant avec d'autres conditions
neurologiques comme la sclérose en plaques et le spina-bifida. Éventuellement,
un autre programme sera mis en place dans le but d'améliorer la planification
motrice, la croissance corporelle, l'indépendance et la qualité de vie des enfants, principalement ceux atteints de paralysie cérébrale.
Mme Noriko Imaizumi est la fondatrice du centre FSWC Québec.
Touchée par un accident qui a laissé tétraplégique l'entraîneur de son fils, la femme originaire du Japon a choisi de s'investir
pour convaincre et sensibiliser les gens à une cause qui touche le quotidien de
centaines de québécois. Depuis 2014, elle met tous les efforts pour concrétiser
l'ouverture d'un tel centre à Sherbrooke.
Le Défi Everest est pour Diane Roy, une autre façon de se faire le porte-étandard d'une cause qui apportera soutien et force à de nombreuses personnes qui en ont bien besoin.
fswc.ca