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Nous et l’Europe!

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Photo : Celui que l'on aime détester au Québec. Retour sur un fait économique majeur pour notre avenir…
Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi 9 novembre 2016

Dans un pays qui n'en finit plus de découvrir tout le drame du manque d'éthique de ses élites et de la trahison de nos grands idéaux de liberté, on a presque que passé sous silence la signature le 30 octobre dernier, par le premier ministre du Canada, Justin Trudeau et le président du Conseil européen Donald Tusk, de l'accord économique et commercial global entre le Canada et la Communauté européenne.

Ce traité, connu sous le nom du CETA, pour Comprehensive Economic and Trade Agreement, est en soi une révolution économique pour le Canada et souligne à grands traits le rôle important et essentiel du Québec en matière de politique étrangère. On l'oublie, mais le père fondateur de cette entente c'est l'ancien premier ministre du Québec, Jean Charest. Le CETA, son origine, en quelques mots...

C'est le 18 mars 2004, à l'occasion d'un Sommet Union européenne-Canada, que les responsables politiques du Canada et de l'UE ont décidé de lancer les négociations sur un accord dénommé à l'époque ARCI pour Accord visant à Renforcer le Commerce et l'Investissement.

Ce traité visait à faciliter le commerce, l'investissement, la concurrence, la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles ainsi qu'à augmenter les échanges mutuels en matière de services financiers, de commerce électronique et de partage dans le domaine des sciences et des technologies. Bref, on voulait susciter de l'intérêt des Canadiens et de l'intérêt pour leurs marchés respectifs.

Pour Jean Charest, celui qui a pris l'initiative de cet accord, l'ARCI devait devenir «une occasion formidable pour le Québec et le Canada de devenir la grande porte d'entrée de l'Europe pour les Amériques, ainsi qu'une voie de passage pour les entreprises qui voulaient investir au Canada tout en ayant un accès à l'Europe.»

Les négociations ont été ardues. Elles ont même été interrompues en 2006, puis reprises en 2009. Finalement, pour faire bref, on a pu voir la signature de cet accord en octobre dernier non sans mal. La Wallonie s'étant fait tirer l'oreille avant de finalement donner son accord. Il y a cependant encore loin de la coupe aux lèvres puisque maintenant l'accord doit être ratifié par les 28 états membres dont le Royaume-Uni qui, techniquement, doit quitter l'Union européenne comme l'ont signifié ses citoyens par référendum, le Brexit.

À quoi ça sert le CETA?

Le CETA est un accord de libre-échange entre les pays de la communauté européenne et le Canada. Cela implique la suppression des droits de douane pour presque tous les produits (8 % des produits issus de ces économies sont de facto supprimés). Il y a des exceptions, notamment concernant le secteur automobile, certains produits de la mer et quelques produits agricoles. Pour certains de ces produits, l'élimination des droits de douane est progressive sur des périodes pouvant s'étendre de trois à sept ans. Certains produits comme les viandes, les volailles et les œufs ainsi que les viandes bovines et porcines sont exclus de l'accord, mais ce dernier vient jouer sur des quotas et des tarifs qui continueront de s'appliquer.

L'entente prévoit aussi des volets concernant le commerce des services, l'harmonisation des normes pour les produits, l'ouverture des marchés publics, des dispositions sur le droit d'auteur, le droit de la propriété industrielle sur les médicaments, un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et états (ce qui posait problème à la Wallonie par exemple) et un volet sur le développement durable, l'environnement, le droit du travail de même que le principe de la reconnaissance des qualifications et des diplômes.

Un accord complexe, mais qui permet au Canada d'avoir accès au marché européen. Cela est souhaitable pour une économie ouverte comme la nôtre. Avec cet accord, le Canada est en excellente position pour devenir l'un des grands états commerçant de la planète et cela est fort positif pour nos entreprises et nos travailleurs.

Bien sûr, comme dans le traité de l'ALENA signé avec les États-Unis et le Mexique, il y a des secteurs gagnants et des secteurs perdants. Cela est le cas avec nos produits laitiers et nos fromages. C'est pourquoi les gouvernements doivent mettre en œuvre des programmes de mesures d'aide financière pour ces secteurs afin d'aider ces derniers à faire la transition nécessaire.

Certes, une certaine gauche décrie les accords commerciaux, néanmoins force est d'admettre que nous avions entendu les mêmes cris au Canada jadis et que cela ne s'est pas avéré comme des craintes fondées sur la réalité de l'économie.

Renouer avec nos racines européennes

La signature de ce traité revêt une importance particulière dans la conjoncture de l'élection américaine. On comprend, si l'on a suivi la campagne présidentielle américaine, qu'un fort vent de protectionnisme et de repli sur soi va déferler dans ce pays voisin et ami. Que ce soit Trump ou Clinton qui a remporté l'élection hier soir (j'ai écrit cette chronique le vendredi 4 novembre), une chose est certaine, le commerce va être plus difficile pour le Canada avec les États-Unis au cours des prochains mois et des prochaines années. À commencer par les négociations ardues sur le bois d'œuvre.

Dans une telle conjoncture que le Canada puisse trouver de nouveaux débouchés pour ses produits et services en Europe ne peut que nous réjouir et être de bon augure pour le développement économique de notre pays. Ce qui est vrai pour l'Europe l'est aussi pour d'éventuelles discussions de même nature avec la Chine.

Quoi qu'il en soit, la signature du traité CETA par Justin Trudeau et Donald Tusk marque le premier jalon du début d'une nouvelle époque économique pour le Canada. Il faut reconnaître à Jean Charest le mérite d'en avoir été l'initiateur et le père fondateur si je puis dire. Que répondront les souverainistes à cela, eux qui affirment que le « petit Québec enfermé dans les geôles canadiennes » ne peut s'affirmer sur la scène internationale? La signature de ce traité est à sa face même un puissant démenti de cette thèse du Québec victime du méchant Canada.

Mieux encore, la signature de ce traité entre l'Europe et le Canada nous permet de renouer avec nos racines profondes avec ce continent d'où nous sommes tous issus en quelque sorte. Certes, l'économie mondiale est aux mains de multinationales et de puissants financiers qui se soucient peu du bien-être commun. Ce traité ou tout autre traité ne changeront rien à ce triste état de choses. On peut cependant croire que l'on peut penser à renouveler et refonder le capitalisme et lui donner un visage humain et que cela sera peut-être plus facile avec un plus grand nombre de pays complices qui auront les mêmes intérêts que nous.

Le commerce équitable et l'ouverture sur les autres peuvent constituer de bons axes pour écrire une nouvelle page d'histoire de ce pays qui s'intitulera Nous et l'Europe...


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