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  CHRONIQUEURS / L'Agora

Hommes en robe...

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Je suis outré de la dernière sortie de la Conférence des évêques catholiques du Canada. Imaginez, ces hommes en robe ont osé remettre en question le choix démocratique des Canadiens à l'issue de la dernière élection. Son porte-parole, l'archevêque d'Ottawa, Terrence Prendergast, a déclaré et je cite tel que trouvé en l'état dans la Presse canadienne : « qu'il était inquiet d'avoir le premier ministre désigné Justin Trudeau comme interlocuteur dans le débat sur l'aide médicale à mourir. » Un chausson aux pommes avec cela monsieur l'archevêque? Devrions-nous nous sentir coupables et réciter trois Notre Père comme pénitence pour ne pas avoir voté de votre bord? Je ne savais pas que nous en étions encore aux sermons du haut de vos chaires où vous déclamiez « Le ciel est bleu et l'enfer est rouge ». Surréaliste...

L'Église catholique loin d'être un exemple...
Monsieur l'Archevêque, quel est votre problème au juste? Vous défendez la vie à tout prix et l'aide médicale à mourir ne vous convient pas. Après tout la mort c'est un peu votre fond d'affaires. Vous connaissez cela la mort, vous qui avez brûlé plein d'hommes et de femmes sur le bûcher de l'ignorance de votre inquisition. Il faut vous reconnaître de l'expertise en matière de mort, vous qui comme Église avez fermé les yeux sur les actes innommables du régime nazi d'Adolf Hitler et de sa solution finale qui a exterminé plus de six millions de Juifs.

Je ne vous parle même pas de vos positions morales iniques sur l'avortement, niant aux femmes le droit de disposer de leur corps et de leur vie. Ni de votre position sur les préservatifs, qui a conduit des milliers d'hommes et de femmes à la mort pendant le fort de l'épidémie du SIDA en Afrique et en Amérique latine. La religiosité de ces femmes et de ces hommes leur a coûté la vie, en bout du compte. Que dire aussi de votre silence coupable et de vos magouilles indéfendables pour cacher et tolérer l'inconduite sexuelle de vos membres auprès des enfants qui vous étaient confiés par leurs parents? Voulez-vous que nous parlions du comportement de votre Église quant aux Orphelins de Duplessis ou encore du sort que les membres de votre Église a réservé aux enfants autochtones dans vos orphelinats?

L'aide médicale à mourir
C'est bien cette Église, la vôtre, mais aussi celle du pape Borgia, qui aujourd'hui veut remettre en question le choix démocratique des Canadiens et qui s'interroge sur le jugement de la Cour suprême du Canada?

Quelle est la question de fond au juste? Elle provient de la décision du gouvernement du Québec de permettre, selon des conditions stricts et des protocoles rigoureux, encadrés par des médecins et des spécialistes, à un humain de demander de l'aide médicale pour mourir.
Cette loi de l'Assemblée nationale du Québec a été adoptée à la suite de longs débats et d'un processus de discussion et de dialogue très sérieux qui fait notre fierté. Bien sûr, à la fin, tous n'étaient pas du même avis, mais il faut reconnaître que le débat a été fait et qu'une décision a été prise.

Certains, comme c'est leur bon droit dans une société démocratique, ont défié cette loi devant le plus haut tribunal du pays, la Cour suprême. Ils ont perdu. Je comprends que les évêques font partie de ceux qui ont perdu et qu'aujourd'hui, ils persistent dans leur volonté de ne pas respecter les règles du jeu en mettant en cause leur inconfort de dialoguer avec le premier ministre Justin Trudeau sur cette question puisque sa position est claire. Aujourd'hui, les évêques s'inquiètent de la réponse que donnera le gouvernement Trudeau, relative au jugement de la Cour suprême du Canada sur l'aide médicale à mourir.

Trois choix s'offrent au nouveau gouvernement : invoquer la clause dérogatoire pour se soustraire au jugement, ne rien faire et valider la Loi du Québec sur l'aide médicale à mourir, ou légiférer. Le gouvernement Harper a tergiversé dans ce dossier en mettant en place un comité, mais sans réelle intention de prendre position avant les élections. Durant la campagne, Justin Trudeau a plaidé maintes fois pour les libertés individuelles, c'est son ADN politique et il a cité le Québec en exemple. On se rappellera que le gouvernement a un an pour agir et le temps presse.

La démagogie des évêques
Que nous dit l'archevêque Prendergast sur cette importante question? Je veux bien qu'il ait le droit d'exprimer son opinion sur une question comme celle-là. C'est son droit, comme celui de tous les citoyens canadiens, mais étant donné l'importance du statut conféré à l'Église par nos lois et nos règles fiscales, peut-il dire n'importe quoi comme un quidam sur les réseaux sociaux? A-t-il le droit moral de faire de la démagogie, comme affirmer que sa crainte est « que nous aurons droit à la même situation que dans le cas de l'avortement? On verrait des adolescents décider qu'ils ne veulent plus vivre et qui demanderaient à un médecin de mettre fin à leur vie ». (Presse canadienne, 29 octobre 2015)

Trop, c'est comme pas assez. Ça prend un front de bœuf, comme disait mon grand-père, pour venir nous faire des leçons de morale et remettre en question nos choix démocratiques quand nous sommes l'Église des scandales avec la mafia, les inconduites sexuelles et les positions morales discutables sur de nombreux sujets.

L'hypocrisie de l'Église
Mon grand-père, un anticlérical convaincu, disait de ces hommes d'Église qui s'élisaient un nouveau pape, qu'ils étaient une bande d'hommes qui se faisaient un party en se déguisant en femmes avec leurs robes d'apparat. À voir comment ils choisissent leur pape, ils n'ont pas de leçons de démocratie à nous donner.

Cette intervention de l'Église me rappelle que c'est cette même Église qui a pactisé avec les Anglais au lendemain de la conquête pour nous inférioriser et nous soumettre au joug des conquérants. Bien sûr, en échange, ils ont eu droit à des privilèges. C'est la même Église qui, au moment de la rébellion de 1837-1838, a pris fait et cause pour les Anglais contre nos ancêtres les patriotes. L'Église qui s'est opposée à l'école publique, au développement d'une classe d'affaires francophone et à la création d'un ministère de l'Éducation.

Je n'accepte pas qu'aujourd'hui cette Église vienne nous tancer sur nos choix démocratiques.

Laïciser notre société
Je veux bien reconnaître que les communautés religieuses ont puissamment contribué au développement du Québec moderne. J'en suis. Je reconnais aussi aux gens le droit de croire à Dieu si ça leur chante, mais moi, je suis athée et fier de l'être. Je suis d'avis que toutes les religions sont nocives aux gens et qu'elle les déresponsabilise de leurs vies. Je crois en l'humain, mais pas à leurs dieux. Il est plus que temps que nous devenions un véritable État laïque et que nous boutions hors de notre vie civique commune toute référence à Dieu. Il faudrait aussi revoir les privilèges fiscaux que nous accordons à ces associations privées religieuses dans notre système fiscal.

Juste avant de mourir, mon ami Yves Bellavance avait posé un geste qui le rendait très fier. Il avait apostasié. Il avait rempli des formulaires officiels pour demander officiellement à l'Église catholique de le retirer de ses registres. Je songe à faire de même par conviction et par solidarité.

Nous sommes plusieurs à ne pas nous reconnaître dans cette Église oppressive et aux principes moraux variables. Sans compter leurs enseignements archaïques sur des questions comme l'homosexualité, la place des femmes dans la société et dans l'Église, le mariage des prêtres, l'avortement et l'aide médicale à mourir.

Il est temps, je crois, que l'on affirme haut et fort notre caractère laïque et que nous fassions savoir que nous n'avons pas de leçons démocratiques à recevoir de ces hommes en robe...


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