Mercredi après-midi, la Santé publique de l'Estrie a tenu
une conférence de presse afin de faire le point sur la situation dans la région
concernant la propagation de la COVID-19 ainsi que la campagne de vaccination.
Le constat : les Estriens doivent se reprendre en main.
Bien que certains indicateurs ne soient pas critiques, la
hausse soudaine des nouveaux cas inquiète. Le directeur de santé publique en
Estrie, le Dr Alain Poirier, a notamment mentionné le nombre d'éclosions qui a
augmenté dans les derniers jours alors que celles-ci étaient moins présentes sur
le territoire. D'ailleurs, une rencontre avec le ministère de la Santé est
prévue mercredi en fin de journée afin de décider du statut de la région.
« La situation épidémiologique ne s'améliore pas particulièrement.
On ne baisse pas, on continue d'avoir des cas. [...] La bonne nouvelle, si on
veut, c'est avec les hospitalisations où l'on n'est pas dans le rouge. On n'est
pas encore dans le rouge, mais malheureusement on progresse », explique le Dr
Poirier.
« Qu'on reste au palier orange ou qu'on passe au rouge, dans
tous les cas, il faut se reprendre en main puisque les variants, qui se
transmet 50 % plus que l'original, progressent partout au Québec, y
compris en Estrie », ajoute l'homme de 64 ans.
Demandé si l'Estrie reviendra en zone rouge, il n'est pas
très optimiste. Ne croyant pas que la région se dirige dans la bonne direction,
s'il avait à prédire la situation, il croit que cela pourrait changer.
L'avertissement du premier ministre François Legault la semaine dernière a
fonctionné quelques jours, mais la tendance à la hausse a repris de plus belle
dernièrement. La préoccupation demeurant la transmission des variants.
Rôle inversé
Avant l'arrivée du vaccin, le discours était de protéger les
aînés puisque c'était cette partie de la population qui était hospitalisée.
Maintenant, la majorité des aînés qui le voulaient ont été vaccinés. Selon le
Dr Poirier, le relâchement des dernières semaines pourrait s'expliquer par le
fait que les gens croient qu'ils sont protégés. Ceci explique également la
présence plus élevée des gens plus jeunes au sein des hôpitaux ayant la
COVID-19.
« Dans cette 3e vague, les rôles sont
inversés. Maintenant, c'est à nous les plus vieux de faire notre part pour protéger
nos jeunes », souligne le Dr Poirier.
Il en a d'ailleurs profité pour mentionner une des solutions
disponibles à la population de 55 ans et plus, soit le vaccin AstraZeneca
qui est disponible actuellement. Ayant reçu une bonne quantité de dose, des
plages horaires sont encore libres pour les jours à venir à Sherbrooke
notamment.
S'étant lui-même fait injecter une dose d'AstraZeneca
mercredi matin, il en a profité pour rappeler aux gens d'appliquer les mesures à
la suite de l'administration du vaccin. Pouvant prendre plus de deux semaines à
créer des anticorps et n'étant pas efficace à 100 %, il demande à la
population un dernier effort pour venir à bout du virus.
À compter de mercredi, la vaccination est élargie aux
personnes ayant une maladie chronique, qui est suivie par un médecin, ainsi
qu'aux travailleurs essentiels de milieu à risque important d'éclosion. Pour
ces derniers, la liste complète est disponible au Quebec.ca/vaccinCOVID. Le
personnel des écoles primaires et secondaires, les gens en milieu de garde pour
enfants et ceux qui travaillent au sein de la sécurité publique font notamment
partie de celle-ci.
Délai des dépistages
Voulant revenir sur les délais supplémentaires dans le
processus de dépistage, Nancy Desautels, directrice adjointe des mesures
d'urgence, de la sécurité civile et des enjeux organisationnels, a indiqué une
progression très rapide en l'espace de trois semaines des demandes de
dépistage.
« On est passé en moyenne de 650 à plus de 2200 tests
par jour. Donc, c'est énorme comme progression très rapide et cela a amené des
délais inhabituels », explique-t-elle.
De plus, considérant maintenant tous les cas comme des
variants puisqu'il a dépassé le seuil de 50 %, cela demande un dépistage
qui n'était pas nécessairement envisagé lors des autres vagues. Cependant, elle
mentionne que les résultats positifs ont été transmis en moins de 24 heures.