Des citoyens de Racine, membres du Comité Opération Verre-Vert, sont allés déposer plusieurs caisses de bouteilles de verre vides devant la Société des alcools du Québec (SAQ) Dépôt à Sherbrooke vendredi matin.
Par ce geste, le Comité Opération Verre-Vert demande au gouvernement du Québec et particulièrement à la SAQ d'améliorer les systèmes de récupération et de recyclage des contenants de verre, notamment par la consignation des bouteilles de vin et de spiritueux ou par tout autre moyen qui garantirait un meilleur recyclage de cette matière.
« Le verre doit être séparé des autres matières recyclables avant l'arrivée aux centres de tri, pas après », précise Gaston Michaud, un des porte-paroles du Comité. « Le verre récupéré via la collecte soi-disant sélective est tellement souillé et mélangé à d'autres matériaux qu'il perd toute sa valeur et que ça coûte alors très cher pour bien le recycler », indique Jean-Claude Thibault, l'autre porte-parole de l'Opération Verre-Vert.
En attendant que le gouvernement du Québec agisse afin de valoriser véritablement le verre et mette en place un système de consignation des bouteilles de vin, le Comité Opération Verre-Vert a proposé en début d'année aux citoyens de Racine de déposer leurs bouteilles de vin au marché Locavore situé en plein coeur de la municipalité. En quelques semaines, le comité a réussi à récupérer 6 000 bouteilles et à dénicher un acheteur pour ce verre récupéré de qualité ayant une bonne valeur marchande.
Point de vue de la SAQ
Selon Renaud Dugas, relationniste de la SAQ, la question qui demeure est : qu'est-ce qu'on fait avec le verre?
« La consigne n'apporte aucune solution pour le verre : déjà 94 % des bouteilles de la SAQ sont récupérées via la collecte sélective selon une étude de Recyc-Québec, alors que l'Ontario qui a instauré la consigne ne récupère que 80 % des bouteilles. Par ailleurs, le verre de couleur ou mixte dont sont faites 95 % des bouteilles de la SAQ, n'a aucune valeur sur le marché. La Chaire SAQ de valorisation du verre dans les matériaux de l'Université de Sherbrooke, qui existe depuis une dizaine d'années, a mis au point un procédé pour réduire ce verre en poudre et l'incorporer dans le béton, ce qui le rend plus imperméable et durable ».
Toujours selon la SAQ, une nouvelle technologie mise au point au Québec permet de séparer complètement les éclats de verre des autres matières lors du tri.
Réplique
Ce à quoi rétorque Gaston Michaud : « Ce n'est pas parce qu'on récupère le verre, qu'il est recyclé ou réutilisé. Présentement, tout ce verre se retrouve dans les sites d'enfouissement. Et oui, différents procédés technologiques existent pour trier et ensuite en faire de la poudre, mais ils ne sont pas en opération, entre autres, parce qu'ils s'avèrent trop coûteux. Les Québécois demeurent l'un des plus gros producteurs d'ordures au monde, nos sites d'enfouissement se remplissent et s'agrandissent, et nous nous dirigeons vers une catastrophe écologique et économique », conclut-il.
