Le Collège du Sacré-Cœur de Sherbrooke se repositionne et
innove pour répondre aux nouvelles réalités et former des jeunes en vue de
professions... qui n'existent pas encore!
« C'est la première fois que l'école, au sens large, ne sait
pas quelles seront les professions de ses diplômés, lorsqu'ils prendront leur
retraite vers 2060, affirme le directeur du Coll&
egrave;ge, Daniel Léveillé. On a
besoin de se réinventer parce que l'éducation n'est plus adaptée aux jeunes d'aujourd'hui. »
En présentant son Programme d'Apprentissage en
Entrepreneuriat Conscient (PAEC) mercredi, le Collège du Sacré-Cœur complète la
première étape du processus de certification pour devenir une école
communautaire entrepreneuriale consciente. Par l'entrepreneuriat, on estime pouvoir mieux outiller les jeunes, notamment en leur permettant de bâtir plus tôt une confiance en soi.
Une nouvelle
pédagogie pour une nouvelle réalité
Les écoles participantes au programme de l'Organisation
internationale des écoles communautaires entrepreneuriales conscientes (OIECEC)
adoptent une pédagogie qui s'inspire du principe qu'une personne devient la
somme de ses expériences.
« C'est une école dans laquelle on met l'élève en action. Les
élèves d'aujourd'hui sont branchés et en communication constante. L'école ne s'est
pas adaptée aux nouvelles réalités, elle leur demande encore d'être assis
pendant 300 minutes à écouter sans être en lien ou en relation les uns avec les
autres. L'entreprenariat fait partie, je crois, d'une façon de faire l'école au
21e siècle. »
Déjà, le Collège avait cette vision entrepreneuriale puisque
cinq microentreprises existent depuis entre les murs de l'école. M. Léveillé
est par ailleurs convaincu les apprentissages se font mieux et parfois plus en
profondeur lorsqu'ils sont acquis par l'expérience.
«C'est une microsociété qu'on reproduit, comme dans la vraie
vie, explique le directeur exécutif et co-fondateur de l'OIECEC - Monde, Rino
Lévesque. Dans nos écoles, il peut y avoir une microchambre de commerce ou une
microbanque d'investissement à l'entreprenariat conscient. Les axes sont déterminés
par les écoles en fonction de la communauté dans laquelle elles évoluent. »
Tout passe par la
confiance en soi
Par l'entrepreneuriat, on cherche à faire construire à l'élève
un profil dit de sortie. Ce profil lui permettra de se connaître, de se
découvrir des intérêts, de se bâtir une confiance de soi pour ensuite pouvoir cheminer
dans sa vie.
L'élève est appelé à jouer trois rôles qui lui permettront
de réaliser ce profil. Il sera initiateur, réalisateur et gestionnaire. L'élève
devient compétent à s'entreprendre, à entreprendre et à créer de l'innovation.
Pour Daniel Léveillé, cette partie est fondamentale.
« Il faut que l'école devienne un catalyseur pour que les
jeunes découvrent de nouvelles choses. On veut développer cette confiance en
soi, cette flamme qui permettra de se prendre en main et par la suite d'entreprendre.
Les jeunes seront outillées pour faire des choix et être actives dans leur vie »,
explique M. Léveillé.
« La confiance en soi, c'est un peu comme l'essence
pour un moteur de voiture. Si on n'a pas
d'essence, le moteur ne part pas. Il faut de la confiance en soi pour se
lancer, bouger et briser l'inertie », image Jean-Sébastien Reid, directeur
pédagogie et innovation de l'OIECEC - Monde.
« En commençant jeune, c'est plus facile de bâtir cette
confiance et d'aller de l'avant par la suite », renchérit Rino Lévesque.
Le programme est en développement depuis 24 ans dans des
écoles primaires, secondaires et des centres de formation professionnelle. Aujourd'hui,
il est implanté dans 134 écoles réparties dans cinq pays, sur trois continents.