Aujourd'hui, je vais vous raconter un événement qui n'a jamais été écrit dans les livres d'histoires. En Angleterre, lors de la dernière guerre mondiale, une immense crise a été évitée de très peu grâce à une intervention inspirée du premier ministre de l'époque, Winston Churchill.
Nous étions à l'automne 1944, le débarquement de la Normandie avait eu lieu avec succès malgré de lourdes pertes. Les troupes alliées exerçaient une poussée vers l'Allemagne contre les armées d'Hitler afin de mettre fin à cette cruelle guerre qui avait déjà trop duré.
Pour que les forces alliées puissent maintenir leur poussée dans les lignes ennemies, ils devaient assurer l'approvisionnement des troupes. Les besoins en soldats, en matériel et en énergie étaient gigantesques.
À l'époque, le charbon était l'énergie la plus utilisée dans les usines et les transports. La Grande-Bretagne était riche en mines de charbon et son économie dépendait énormément de l'extraction de ce minerai.
Or, à cette même époque, les efforts de guerre déployés par l'Angleterre étaient en péril en raison d'un boycott des mineurs britanniques de ne plus vouloir continuer à travailler dans les fonds des mines du pays. Les travailleurs, à la suite des récentes victoires militaires des derniers mois, désiraient plutôt s'enrôler massivement dans les différentes unités militaires britanniques afin de contribuer de façon concrète à la victoire. L'attrait de l'uniforme et des privilèges civiques qui en découlaient étaient beaucoup plus glorieux que le statut social du simple mineur.
Un arrêt de travail des mineurs aurait occasionné une brisure dramatique dans la chaîne de production essentielle à l'effort de guerre. Le charbon servait à chauffer les bouilloires industrielles qui permettaient la fabrication de toutes sortes de pièces diverses comme les obus, les pièces d'équipements. Le charbon servait aussi de combustible pour les navires et les locomotives indispensables pour le déploiement des troupes et de l'équipement.
Winston Churchill comprenait l'état d'esprit des mineurs qui voulaient exprimer leur patriotisme en prenant les armes et devenir des héros pour leur entourage. Le premier ministre anglais savait aussi que chacun devait jouer parfaitement son rôle afin que l'ensemble des actions soit cohérent et productif.
Alors par un bon matin, Churchill a pris la parole devant 3 000 rudes mineurs qui refusaient de rentrer sous terre pour extraire le charbon. Il dit aux travailleurs les mots suivants : « Le jour de la victoire, nous allons faire un grand défilé d'honneur où les gens pourront applaudir à tout rompe les efforts et les exploits des valeureux pilotes d'avions, des braves soldats et des intrépides matelots qui auront servi sous les drapeaux ...dans ce remarquable cortège nous retrouverons aussi les besogneux mineurs, la figure encore noircie par la suie. Les gens s'adresseront à vous en disant : « Où étiez-vous lors des pires moments de la guerre? » Vous leur répondrez : « Nous étions au plus profond de la mine à piquer nos pioches dans le charbon afin que notre dur travail puisse épargner de longs mois de combats et éviter une multitude de pertes humaines. » Churchill renchérit « Vous êtes, par vos efforts, aussi importants que mes généraux, vous êtes les héros de l'ombre et sans votre travail acharné, notre victoire demeure incertaine »
Les mineurs, en guise de réponse aux propos de Churchill, levèrent leurs pioches simultanément et crièrent en cœur : « Hourra »! Ils reprirent alors le chemin des mines. Ce jour-là, par les seules paroles de leur leader, les mineurs retrouvèrent une dignité et un patriotisme renouvelé.
N'en est-il pas de même dans nos propres organisations? Ne sommes-nous pas parfois les mineurs de cette histoire ou n'avons-nous pas, autour de nous, de valeureux mineurs à reconnaître?