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Un rendez-vous avec l’histoire et la culture au Domaine Howard


C’est l’histoire, dans un cadre champêtre unique, qui meuble les activités de cet événement rendu à maturité. N’en déplaise aux jeunes que l’histoire, souventes fois, rebute par ses aspects descriptifs et austères, la thématique cette année : « Une décennie électrisante », risque fort de lever le lièvre.
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Photo : crédit photos et image: Sylvie L. Bergeron
Sylvie L. Bergeron Par Sylvie L. Bergeron
Jeudi 5 septembre 2019

J'ai déjà écrit que le tourisme et la culture étaient des sœurs amies. Parfois jalouses, elles n'en demeurent pas moins complices, ce qui redore encore leur blason respectif. On pourrait utiliser le même adage en jumelant la culture et l'histoire qui partagent ensemble des valeurs d'authenticité, par exemple.

Les 6, 7, 8 septembre, alors que le Rendez-vous d'Howard battra son plein, ancré à la fois dans le présent et le passé, les touristes, les visiteurs, les excursionnistes et les citoyen.nes viendront ainsi découvrir un des joyaux de la Ville. Le Rendez-vous surfe certes sur des valeurs sûres, mais il essaie aussi de favoriser son lot de nouveautés pour mieux faire apprécier le patrimoine bâti et immatériel.

C'est l'histoire, dans un cadre champêtre unique, qui meuble les activités de cet événement rendu à maturité. N'en déplaise aux jeunes que l'histoire, souventes fois, rebute par ses aspects descriptifs et austères, la thématique cette année : « Une décennie électrisante », risque fort de lever le lièvre.

Pour mémoire, rappelons ici quelques faits saillants, lesquels ont ourdi les fils d'Ariane des comités organisateur et de programmation de l'événement, né d'une fête de quartier pour le bicentenaire de Sherbrooke. La décennie qu'ils ont choisie correspond aux années 1929-1939, celles notamment de la grande dépression que plusieurs pays ont vécue comme un lourd tribut, tout juste avant le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale en Europe.

D'aucuns y verront un moment d'entraide au cours duquel plusieurs soupes populaires ont été servies à la queue leu leu dans les grandes villes du monde, affectées par le chômage, la misère, la crise, la peur, l'exil... Question de replonger dans cet épisode plutôt sombre, la Chaudronnée et Sercovie offriront à leur profit un service de soupes les samedi et dimanche, de 12 h à 14 h, dans le Jardin d'Helen.

Mémorable, cette décennie met en lumière chez nous le faux centenaire de Sherbrooke. Proposée en 1937 pour égayer un tant soit peu la population, cette diversion éclaire de tous ses feux la Ville Reine des Cantons-de-l'Est. Une illumination sans précédent, il va sans dire, qui attire 225 000 personnes impressionnées par la cité électrique, une des premières au Canada français à exploiter avec autant d'acuité le pouvoir hydraulique de ses rivières Magog et Saint-François.
Pourquoi « faux centenaire » ? Parce que Sherbrooke, on s'en souvient, a été fondée en 1802, alors que les Abénaquis surnommaient l'endroit Shacewanteku, c'est-à-dire « là où l'on fume », non sans évoquer un lieu de repos, à la confluence des rivières Pskasewantekw et Alsigôntekw. Ils utilisaient aussi le vocable Ktinékétolékouak (Ktiné) qui signifie « grandes fourches », le désignant de nos jours par Nikitotegwak, soit « la rivière qui fourche ». L'album de photographies et de textes lancé en 2002 par Arlette Vittecoq, De Ktinéketolekwac à Sherbrooke, ville nouvelle, rappelle cet ancrage patrimonial indéniable.

Victor Hugo aurait d'ailleurs pu naître à Sherbrooke. En effet, il voit le jour l'année de fondation de la bourgade, toponyme emprunté dans les années 1820 à Sir John Coape Sherbrooke, un militaire de passage, devenu lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse (1812-1816), puis gouverneur en chef de l'Amérique du Nord britannique (1816-1818). Imaginez un peu ce que la postérité nous aurait laissé si l'auteur des Misérables y avait vécu, même si depuis les Ti-Blanc et Michèle Richard, Louis Bilodeau, Renée Martel, Jean Besré, Alfred et Clémence Desrochers, Garou et les Valaire, entre autres, sont dignes de mention aujourd'hui.

Silvio Lacharité, ressuscité pour l'occasion, et Paul Shine, de son nom de scène, président actuel du Comité de la culture de Sherbrooke, font figure de proue de la programmation 2019 du Rendez-vous, somme toute éclectique. Chacun à sa manière et en son temps incarne la place que la musique a occupée et occupe toujours chez nous. Ce n'est d'ailleurs pas sans raison si Sherbrooke rêve de devenir un jour une capitale musicale reconnue au Canada. Non seulement en regard des institutions qui, dans le domaine, ont dessiné le parcours de plusieurs étudiant.es et ce, depuis le primaire jusqu'au doctorat, mais également par le standard des lieux de diffusion et des artistes qui, à l'exemple du chef Lacharité et maintenant du chef Laforest, font des jaloux dans la Belle province.

Dans un autre ordre d'idées, le Domaine Howard regorge de secrets que l'on se réserve de bien garder. À commencer par la Maison bleue qui a abrité la famille du jardinier Vanier, devenu ami du Sénateur Charles Benjamin Howard. Personnalité devenue éminente et personnage maintenant emblématique, ce bon bougre, canadien-anglais de naissance et de religion méthodiste, est le fils de Benjamin Cate Howard et d'Helen E. Salls, irlandais et écossaise de descendance. Les ancêtres Howard se sont d'abord établis dans le canton de Barnston, puis à Apple Grove, village situé au nord de Beebe, avant de s'installer au cœur de Sherbrooke.

D'une superficie de 536 287 pieds carrés et légué en 1961 pour un montant de 285 000 $, le Domaine ouvre cette fin de semaine ses demeures pour une rare fois au cours de l'année. Les visites guidées, animées par des comédiens semi-professionnels, permettent d'en connaître davantage et d'en apprendre sur l'architecture qui emprunte au style roman, gothique, classique et au moderne, avec une influence anglaise, très proche du monumental-victorien. C'est sans compter l'étang, les serres, les plates-bandes fleuries et les mosaïques-culture qui embellissent le site dont la renommée dépasse les frontières.

D'autres activités bien ciblées, tels que le Thé à l'anglaise, l'exposition des belles voitures américaines et anglaises, le campement des amérindiens, les causeries, les ateliers de danses et les tours de chant d'époque, viennent commémorer, au surplus, un pan de notre histoire, petite et grande.

Aux aspects culturels et historiques dominants, les organisateurs ont enfin pensé ouvrir une autre fenêtre sur le monde. Si bien que les jeunes, sous le sceau du fantastique et de l'émerveillement, en auront plein la vue avec les animations du chapiteau de la Bibitte mobile, et les parents, plein les oreilles, avec le conte « Réguines et fantômes », une précieuse collaboration de Traces et souvenances et du Chemin des Cantons.

Au coût de 5,00 $, il est suggéré de se procurer le plaid ou tartan aux couleurs du Québec, question de profiter pleinement et de pérenniser l'événement.

Programmation complète au www.rendezvoushoward.com. Bonne fin de semaine.

 


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