Chris Nilan, Pierre Bouchard, Yvon Lambert, Réjean Houle et Pierre Mondou sont de ceux qui ont fait la route ce matin pour rendre hommage à l'ancien instructeur sherbrookois des Canadiens de Montréal, Claude « Piton » Ruel. Le nom de celui qui a remporté deux Coupes Stanley sera à jamais immortalisé sur le bâtiment de service du parc Alfred-Élie-Dufresne, où se trouve la patinoire Bleu Blanc Bouge.
Plusieurs se rappellent de Claude « Piton » Ruel pour ses expressions comme « y'en aura pas de facile » ou bien « si on est bon aujourd'hui, il faut être meilleur demain ». D'autres s'en souviennent parce qu'il est devenu le plus jeune entraîneur-chef de la Ligue nationale en 1968-69 à remporter la Coupe Stanley à sa première saison.
Né en 1938 et décédé en 2015, le Sherbrookois a grandi dans le quartier du parc Alfred-Élie-Dufresne, là où il a appris à jouer au hockey et au baseball. Il était un homme de cœur et très sensible.
« Claude était un gars qui essayait d'aider les autres avec tous les moyens qu'il avait, a souligné en souriant Réjean Houle, ancien joueur des Canadiens de Montréal. Il s'assurait que ses petits gars soient heureux. Comme entraîneur-chef, il préparait ses joueurs en fonction de ceux qu'ils affrontaient. Le conditionnement physique était le plus important pour lui dans les pratiques quand il était entraîneur adjoint. Il disait que si on n'était pas en bonne condition, on ne pouvait pas suivre la parade. »
La Ville de Sherbrooke a procédé ce matin à la dénomination du bâtiment de service Claude-Ruel après avoir réalisé plusieurs travaux de rénovation au cours des dernières semaines. « On est tellement heureux pour lui, a confié M. Houle. Il était tellement discret et retiré. La seule place où il était le plus exubérant, c'était sur la patinoire. Voir un bâtiment à son nom, c'est vraiment l'apogée. »
« Un rêve devenu réalité »
Jean Ruel, fils de Claude Ruel, souhaitait depuis un bon moment déjà que son père ait une reconnaissance dans sa ville. C'était quelque chose de bien important pour lui et sa famille.
« Mon père était un homme extrêmement modeste, a remarqué M. Ruel. Il était un homme de l'arrière-scène. Notre famille a toujours pensé qu'il méritait une reconnaissance. Son cœur a toujours été à Sherbrooke, au parc Dufresne. Aujourd'hui, c'est un rêve qui est devenu réalité. Je n'aurais pas pu avoir un meilleur cadeau de Noël. Je suis extrêmement reconnaissant. »
Pour le maire de Sherbrooke, Steve Lussier, Claude « Piton » Ruel a été un ambassadeur pour la région. « Par ses réalisations professionnelles, il a su démontrer à nos jeunes qu'en croyant à ses rêves, il est possible de les réaliser. Il a été un modèle de force et de ténacité pour plusieurs d'entre nous. »
Au cours de sa carrière, l'instructeur sherbrookois a aidé plusieurs joueurs à connaître du succès. Il aimait investir de son temps auprès des jeunes. « Mon père ne réalisait pas l'ampleur qu'il avait dans le hockey, a admis M. Ruel. C'était un homme tellement passionné. J'aimerais qu'on se souvienne de lui comme une bonne personne et un homme de cœur. »