Les citoyens insatisfaits des efforts de l'entreprise Bitfarms
peuvent dire mission accomplie. La Ville de Sherbrooke exige à la société de
cryptomonnaies de respecter la réglementation municipale et à réduire le bruit
qu'elle génère.
Elle lui donne jusqu'au 31 mars afin de se plier à cette
demande. Si elle ne s'y soumet pas, le dossier sera transmis au Service des
affaires juridiques de la Ville. Sherbrooke somme également la présentation d'un
plan d'action de la part de Bitfarms ainsi qu'un échéancier précis des travaux
prévus en vue de se conformer à la réglementation municipale avant le 22
janvier prochain.
L'intervention du Service des affaires juridiques sera aussi
demandée si cette première date butoir n'est pas respectée. Les travaux
correctifs seront par ailleurs suivis de très près par la Ville en fonction du
plan d'action qui sera soumis par l'établissement situé sur la rue de la
Pointe.
Selon la réglementation municipale, les bruits émanant d'une
propriété ne doivent pas nuire au confort et au bien-être d'une personne du
voisinage. L'avis scientifique sur le bruit environnemental demandé par le
ministre de la Santé à l'INSPQ en 2015 établit que ce bruit « constitue un
risque à la santé et à la qualité de vie de la population [...] et est un enjeu de santé publique qui peut
avoir de multiples conséquences tant physiques que psychosociales ».
Longue lutte
Depuis plus d'un an, cette situation pose problème. La Ville
de Sherbrooke suit donc l'entreprise afin qu'elle se conforme pour une meilleure
acceptabilité sociale de ses activités.
D'ailleurs, les conseillers municipaux Marc Denault et Paul
Gingues, ainsi que le comité représentant plus de 400 citoyens qui sont perturbés
par le bruit causé de la société de cryptomonnaie, se sont mobilisés dans les
dernières semaines. Ces derniers veulent trouver des solutions rapides et
durables afin que cette problématique disparaisse.
« Il est inconcevable que ces gens vivent avec ces nuisances
sonores plus longtemps. Nous avons été patients, mais maintenant il est temps
de régler la situation, et ce, au bénéfice des personnes affectées », ont
souligné les conseillers Denault et Gingues par voie de communiqué.
Ces deux conseillers ont multiplié les rencontres auprès de
la Ville, des élus, des autres paliers du gouvernement et des directions des
ministères. Leurs voix se sont fait entendre et des mesures doivent maintenant
être respectées de la part de Bitfarms.
Insuffisant
Rappelons que la compagnie a tenté d'atténuer le son qu'elle
produit avec des travaux à cet effet se terminant en juillet dernier. Ses
efforts ne sont toutefois pas satisfaisants pour plusieurs résidants du
secteur.
« J'ai cinq enfants à la maison et je peux vous dire que le
bruit et les vibrations constantes que nous vivons depuis plus d'un an ont des
impacts majeurs sur notre vie. Notre sommeil étant affecté par cette situation,
toute la famille est plus irritable. Nous vivons également avec une crainte
constante des effets à long terme de cette situation », explique une
personne habitant près de l'entreprise.
Un autre citoyen affirme que sa famille ne peut plus jouir
de la tente-roulotte familiale qui servait à profiter des belles nuits d'été ni
de la verrière située derrière la résidence qui est trop exposée aux vibrations
et aux bruits. Il se dit même gêné de recevoir des amis à l'extérieur durant la
saison chaude tellement le bruit est intolérable.