Ce mercredi avant-midi avait lieu le 18e bilan
des Directions à la protection de la jeunesse (DPJ). Diffusées simultanément à
travers la province, ces organismes ont présenté leur bilan annuel régional
lors de ces conférences. Alors que la tendance est à la baisse au Québec en
2020-2021 en raison de la pandémie, le nombre de signalements en Estrie a connu
une hausse par rapport à l'année précédente.
Effectivement, ce sont 7 958 signalements qui ont été
traités durant la dernière année. Il s'agit d'une augmentation de 2,8 %
comparativement en 2019-2020 où il y en a eu 7744. Pour sa part, le Québec en
compte 117 904, soit une diminution de 0,4 % par rapport à l'année 2019-2020.
De plus, selon les données divulguées lors de la conférence,
ce sont 486 enfants qui sont en attente pour être évalués et orientés. En
ce qui concerne l'application des mesures, ce sont 44 enfants en attente, dont
13 qui le sont depuis plus de 30 jours.
Cette tendance à la hausse de la part de l'Estrie s'explique
par la collaboration entre les différents partenaires, notamment en milieux scolaires
et policier, qui ont répondu présents lors de la pandémie selon la directrice de
la protection de la jeunesse en Estrie, Johanne Fleurant. Ceux-ci pouvaient
généralement rester en contact avec les enfants et lors de « problèmes » pouvaient
les signaler.
Elle souligne également qu'il n'y a aucune liste d'attentes
concernant les signalements, et ce, depuis avril 2020. Ainsi, les jeunes sont
pris en charge plus rapidement. Ayant 65 % de postes de plus en deux ans,
les délais pour prendre en charge les situations ont diminué. Toutefois,
cette augmentation n'est pas suffisante affirme Mme Fleurant.
Priorité
C'est sous la thématique « Les enfants, notre priorité! »
que la présentation a été faite. Les DPJ sont déterminées à améliorer ce qui
doit l'être afin d'assurer cette lutte contre la maltraitance des enfants.
D'ailleurs, les intervenants en Estrie souhaitent mettre en lumière que la DPJ
n'est pas le seul organisme à protéger les enfants. Depuis les deux dernières
années, des travaux majeurs ont été faits afin qu'il y ait une meilleure
conciliation entre les différents partenaires et le CIUSSS de l'Estrie - CHUS.
« La protection des enfants est non seulement une priorité
des DPJ, mais aussi une priorité qui se doit d'être partagée par l'ensemble de
la collectivité pour que dans la vie de tous les jours, nous soyons une armée
de gens bienveillants à les protéger et à leur assurer les meilleures
conditions de vie possible », souligne Mme Fleurant.
Cet aspect est également partagé par le Dr Alain Poirier,
directeur de santé publique, et Annie Boisvert, directrice du programme
jeunesse, qui exprime l'importance d'agir tôt dans la vie d'un enfant et,
ainsi, d'intervenir rapidement si lui ou sa famille fait face à des
difficultés.
« Il faut agir tôt dans la vie des enfants, agir le plus
rapidement possible, parfois même avant la naissance. Ça peut être déterminant
pour son parcours futur », soutient Mme Boisvert.
Pour avoir accès aux différents services de première ligne
disponibles, il est possible de composer le 811 en sélectionnant l'option 2,
se référer au centre local de services communautaires (CLSC) ou encore par un
médecin de famille.
« On est là pour vous. Il faut agir en amont et faire en
sorte que la protection de la jeunesse soit une exception. Surtout, il faut
tous travailler ensemble pour construire un filet social solide autour de nos
jeunes et de nos familles vulnérables », conclut Mme Boisvert.