En cette première journée de grève, les membres des syndicats des Autobus de l'Estrie, Autobus La Sapinière et Autobus des Cantons étaient réunis ce matin aux intersections des rues King et Jacques-Cartier, afin de sensibiliser la population à leurs conditions. Les syndicats seront de retour au travail le 18 avril. À Sherbrooke, le service de police indique assurer la sécurité des enfants aux abords des écoles.
Ce matin, les conducteurs remettaient des feuilles volantes sur lesquelles ont pouvaient lire quelques-unes de leurs conditions de travail et de leurs responsabilités envers les élèves.
« Nous avons la responsabilité de transporter quotidiennement jusqu'à 72 enfants de 4 à 17 ans en toute sécurité dans la circulation et les intempéries, et cela, sur des trajets de plus de 2 heures. Nous devons constamment être attentifs et alertes pour protéger les jeunes des incidents de la route et des incidents à bord, dont l'intimidation et la violence. Il nous est difficile de nous faire remplacer faute de personnel, et ce, même en cas de maladie, de deuil et d'obligations familiales. Notre revenu annuel se situe, en moyenne, à 19 000 $ par année ».
Jusqu'à présent, aucune séance avec les employeurs n'est prévue dans les prochains jours. Les syndicats exerceront donc six jours de grève et seront de retour au travail le 18 avril. Cependant, si aucune entente n'a lieu entre les deux partis, une autre séquence de grève est prévue du 7 au 14 mai.
« Les transporteurs Sogesco et Transdev refusent d'octroyer les augmentations qui ont été consenties chez Autobus B. Dion et Autobus Coaticook, explique Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l'Estrie - CSN (CCSNE). Sogesco est la plus grande entreprise détentrice de contrat de transport scolaire au Québec. Ainsi, les demandes syndicales sont basées sur le ratio moyen du salaire et de la valeur du contrat des conventions CSN auprès d'entreprises Sogesco (11). L'employeur est donc en mesure de payer tout en demeurant rentable. Il refuse de le faire pour une raison de profit, alors qu'en ce moment il peine à trouver des conducteurs pour respecter les obligations de ses contrats. Rappelons d'ailleurs que la compagnie a laissé 160 élèves sur le bord du chemin en février dernier en raison du manque de conducteur remplaçant. »
Quant à la multinationale française Transdev, qui détient quelques contrats de transport scolaire au Québec : « Les demandes syndicales sont basées sur le ratio du salaire et de la valeur du contrat de l'entreprise Autobus Ashby, explique M. Beaudin. L'employeur refuse de consentir aux demandes en justifiant que, puisqu'elle est une entreprise qui détient des actifs partout au Canada, elle doit prélever plus de coûts administratifs de ses entreprises de transport scolaire en Estrie. Ce sont donc sur ces arguments qu'elle s'appuie pour prétendre qu'elle est dans l'incapacité de consentir aux demandes salariales réclamées par les travailleuses et les travailleurs. »
Surveillance accrue par les policiers
Afin de faciliter les déplacements des élèves, privés du transport scolaire pour six jours, des policiers seront présents aux abords des écoles.
« On travaille en collaboration avec la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke, souligne Martin Carrier, du Service de police de Sherbrooke. Nous serons présents jusqu'à nouvel ordre aux abords des écoles, le matin et en fin de journée. »