Avec la pandémie, la santé mentale est devenue un enjeu plus
discuté, surtout pour les jeunes qui, avec toutes les mesures restrictives, ont
développé une certaine détresse psychologique. Ainsi, pour tenter de diminuer
cette problématique, la Fondation Jeunes en Tête amorce sa tournée annuelle des
écoles secondaires de l'Estrie pour mieux outiller les adolescents afin d'y
faire face.
Prendre soin de sa santé mentale au quotidien est le message
de cet atelier justement intitulé « La base pour la santé mentale ». Du 30 mars
au 8 avril prochain, les animateurs de la Fondation rencontreront
virtuellement plus de 500 élèves de quatre écoles secondaires du
territoire de l'Estrie, soit le Collège Mont Notre-Dame, l'école secondaire du
Tournesol, le Séminaire de Sherbrooke et le Séminaire Salésien.
« Notre atelier est développé par des experts scientifiques
et il est présenté par des animateurs dans la vingtaine. Cela apporte plus de
compréhension de la part des jeunes puisqu'ils s'identifient à eux », souligne Mélanie
Boucher, directrice générale de la Fondation Jeunes en Tête.
L'année dernière, cette tournée a été écourtée, étant
arrêtée abruptement par les mesures sanitaires mises en place afin de freiner
la propagation de la COVID-19. Ainsi, la pandémie a empêché la Fondation de
rencontrer 149 jeunes supplémentaires au 270 ayant eu les outils
nécessaires à l'obtention d'une meilleure santé mentale. C'est notamment pour
cette raison qu'elle a décidé d'élargir l'accès à l'atelier aux jeunes du 2e cycle
cette année, constatant les besoins criants.
Lors de cette rencontre, les animateurs invitent les
adolescents à s'ouvrir afin d'extérioriser le tout et, finalement, se sentir
mieux. Selon l'organisation, il s'agit du premier pas pour une meilleure santé
mentale.
« Ce qu'on veut, c'est leur donner des trucs pour éviter ces
détresses psychologiques. D'une part, il faut bouger puisque l'activité physique
est extrêmement bénéfique. [...] On leur enseigne également comment entraîner
leur cerveau à avoir des pensées positives pour bien se sentir quotidiennement »,
explique Mme Boucher.
Contenu complémentaire
En plus de ces ateliers offerts dans les différents
établissements scolaires, la Fondation met à la disposition un contenu éducatif
en ligne complémentaire. En se dirigeant sur leur site internet, les parents
pourront également avoir des outils pour aider leurs jeunes. Une visite sur
leur page permettra de bien comprendre ce qu'est la santé mentale et faire la
différence entre la dépression et la détresse mentale.
« Ce n'est pas tout le monde qui a les outils pour aider
leur enfant, mais ils souhaitent leur venir en aide. Alors, on les a aidés avec
ce site internet qui leur permet de le faire », mentionne Mme Boucher.
Un enjeu bien présent
Bien que la pandémie, avec l'isolement, la perte d'activités
sportives et l'augmentation du temps d'écran, ait amplifié ce phénomène, les
signes d'anxiété généralisée étaient déjà en hausse dans les dernières années.
Selon les chiffres obtenus, dans 75 % des cas, les
troubles mentaux se manifestent avant l'âge de 24 ans et 50 % avant
l'âge de 14 ans. La majorité des jeunes qui souffrent de dépression
préfèrent ne rien dire craignant un jugement ou un rejet. D'ailleurs, le suicide
est la deuxième cause de mortalité chez les 15-29 ans.
« La bonne nouvelle, c'est que beaucoup de chemin a été
parcouru pour déstigmatiser l'enjeu de la santé mentale et briser les tabous.
On en parle plus que jamais cette année. Si la pandémie peut permettre une
prise de conscience et mener à des actions durables pour nos jeunes, ce sera au
moins cela de gagné », indique toutefois la directrice générale de la
Fondation.
Depuis plus de 20 ans, la Fondation Jeunes en Tête a
pour mission de prévenir la détresse psychologique des jeunes de 11 à 18 ans
au Québec, notamment en donnant des ateliers de sensibilisation dans les écoles
secondaires de toutes les régions et en offrant du contenu éducatif en ligne
pour les jeunes, leurs parents, leurs familles et le personnel scolaire.
Depuis leur création en 1998, les ateliers de la Fondation
Jeunes en Tête ont permis de rencontrer près de 1,2 million de
jeunes, dont près de 38 000 jeunes en Estrie.