La Sherbrookoise Adèle Bekale, 16 ans, est amputée à la jambe gauche depuis qu'elle a onze mois. Inscrite au Programme pour enfants amputés (Les Vainqueurs) de l'Association des Amputés de guerre, elle est allée récemment à la rencontre d'enfants de l'école de la Croisée pour les sensibiliser à la différence.
L'Association des Amputés de guerre souhaite sensibiliser les enfants à la différence et prévenir des accidents qui ont coûté un membre à certains jeunes inscrits au Programme pour enfants amputés (Les Vainqueurs). Devant cette mission, la Sherbrookoise Adèle Bekale de l'école Mitchell-Montcalm a accepté d'aller rencontrer des enfants âgés de 5 à 12 ans du service de garde de l'école la Croisée.
« Les élèves étaient très attentifs durant mes présentations, confie la jeune fille de 16 ans. Je crois que plusieurs ont pris conscience des défis que doivent relever les personnes amputées. Je suis aussi contente de les avoir sensibilisés à la prudence. Ils seront maintenant mieux outillés pour repérer les dangers dans leur environnement. »
Adèle Bekale est amputée depuis l'âge de onze mois. Elle est née avec ses deux jambes, mais il lui manquait une rotule et un péroné à sa naissance. Elle n'aurait donc pas pu marcher normalement comme les autres enfants. «J'avais deux choix : soit on m'amputait directement ou on me mettait des plaques de métal au fur et à mesure que je grandirais, souligne-t-elle. Ce n'est pas une enfance, j'aurais été à l'hôpital souvent, donc on a décidé de m'amputer.»
L'adaptation de vivre au quotidien avec une prothèse a été tout de même facile pour Adèle. L'acceptation des autres a aussi bien été. « J'ai commencé à marcher deux mois après mon amputation, précise-t-elle. J'ai toujours été habituée d'avoir une prothèse, mais il y a environ deux ou trois ans, j'ai eu une prothèse de sport, donc ça m'a aidé vraiment beaucoup. Les élèves sont ouverts à mon école, personne ne se juge. Je trouve qu'on m'accepte très bien et on est gentil avec moi. »
Lors de son passage à l'école de la Croisée, Adèle Bekale souhaitait sensibiliser les enfants en leur expliquant que certaines personnes ont leurs différences. « Les enfants ont été un peu choqués par ma jambe, admet-elle. Ils ont compris que oui on peut perdre nos jambes ou nos membres à cause d'accidents. Ils étaient très ouverts à poser des questions et ils n'étaient pas gênés. »
L'adolescente de 16 ans a bien aimé son expérience avec les jeunes. Même si elle était stressée un peu, elle s'est rapidement sentie à l'aise. « Les enfants m'aidaient à me sentir plus à l'aise en me posant des questions, assure-t-elle. J'ai vraiment aimé ça voir les jeunes aussi intrigués. C'est vraiment quelque chose qui me fait du bien. »