Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Une arme pour chaque citoyen! Allez, hop!

 Imprimer   Envoyer 
Photo : Le dossier de la liberté de posséder des armes à feu de façon libre, sans registre, revient à la surface de façon spectaculaire.
François Fouquet Par François Fouquet
Lundi 4 décembre 2017

Sagement, j'ai attendu. J'ai appris, au fil des années et des expériences, que la réaction à chaud n'est pas toujours la meilleure. Le temps a cette faculté dynamique de filtrer les émotions, permettant ainsi de laisser poindre les éléments rationnels.

Il y a une semaine que ça mijote. Et rien n'y fait. Ça ne passe pas.

Le dossier de la liberté de posséder des armes à feu de façon libre, sans registre, revient à la surface de façon spectaculaire. On devait tenir une manifestation proarmes devant les locaux de Polytechnique. Quatorze personnes y ont perdu la vie.

Quatorze personnes.

Tout étant dans tout, il y a, dans le lot des proarmes, des gens plus durs que d'autres. Un armurier a même mis en ligne une vidéo qui en appelle à la mobilisation contre le registre des armes à feu et, surtout, pour la liberté de porter une arme. Jusque-là, ça va, il a bien le droit d'exprimer son point de vue. Même quand il utilise un ton intimidant, je me dis, c'est limite, mais bon. Mais quand il parle des gens de Polytechnique en utilisant le qualificatif « polypleurniches », je m'enflamme.

Nous vivons dans une société où le chacun-pour-soi domine le quotidien. Nos téléphones intelligents viennent épaissir les parois de notre petite bulle en captant notre attention, en marchant, en attendant, en mangeant au restaurant, sur un petit écran. Le principal effet est de nous déconnecter du moment présent.

Et par-dessus ce chacun-pour-soi, il y a cette couche supplémentaire : la liberté sans limites. Notre liberté individuelle. Liberté devenue tellement puissante qu'elle éclipse le principe de la société libre.

Il me semble que, peu importe le sujet, l'argument ultime, l'argument massue, est toujours le même : je revendique mon droit à ceci ou cela. Point. J'ai le droit.

J'ai des responsabilités? Pas au courant. Mais j'ai le droit.

Quand on nous dit qu'il est temps qu'on arrête de s'acharner sur ces pauvres propriétaires d'armes à feu en les obligeant à inscrire les armes qu'ils détiennent dans un registre, je décroche complètement.

Personnellement, je n'imagine pas une société dans laquelle il y a une arme partout, dans chaque pièce, dans chaque poche de veston.

Déjà que la haine, le mépris et la violence verbale (ou écrite) inondent les médias sociaux, je me dis que si le clavier est une arme offensive dont plusieurs se servent allègrement en vomissant du venin à qui mieux mieux, il est peut-être souhaitable que l'arme qu'est le clavier ne devienne pas une arme à feu.

Vous trouvez que j'exagère?

Faites le test. Allez lire deux ou trois nouvelles sur le site de RDS, page du Canadien. Au bas du texte de n'importe quel journaliste, il y a toujours des commentaires. Jetez un œil là-dessus.

Pourquoi prendre cet exemple-là? Parce qu'il n'y a pas d'enjeu réel sur notre société. Le hockey, c'est un jeu. Un business, c'est sûr, mais un jeu, surtout. Et le ton monte automatiquement. Et les insultes pleuvent. Imaginez maintenant que le sujet soit plus grave. Imaginez seulement que la liberté individuelle soit un peu remise en cause.

Il pleuvrait des projectiles, madame, monsieur ...

L'arme à feu ne vient pas avec une programmation du cerveau qui accentuerait le jugement personnel.

Le registre, pour moi, c'est une façon qui sert, bien que de façon imparfaite, à baliser la possession et, ultimement, l'utilisation d'armes à feu.

On peut bien argumenter que si chacun avait une arme, la sécurité de ce chacun serait bien meilleure, c'est une question de point de vue.

Mais que le principal argument soit de dire qu'il faut arrêter d'ostraciser ces pauvres propriétaires d'armes à feu, qu'on fasse comme si le fait d'enregistrer son arme équivaut à être identifié comme un criminel, il y a un pas qu'il ne faut pas franchir.

On nage en pleine démagogie.

Je nous rappelle que nous ne sommes plus au Far West, pour reprendre l'image mythique. Nous ne vivons plus à l'époque où se faire justice fonctionnait. Nous avons mis en place des règles et des principes de société qui, bien qu'imparfaits eux aussi, ont le mérite de voir plus haut que son petit chacun pour soi...

Clin d'œil de la semaine

« Je te demande le respect », dit-il, tenant résolument son fusil sur la tempe de son interlocuteur...


  A LIRE AUSSI ...

Quand les indicateurs s’en mêlent et emmêlent

Lundi 27 octobre 2025
Quand les indicateurs s’en mêlent et emmêlent
Démocratie égale vote. Point.

Lundi 3 novembre 2025
Démocratie égale vote. Point.
Le début d’un temps nouveau, qu’elle chantait

Lundi 20 octobre 2025
Le début d’un temps nouveau, qu’elle chantait
NOS RECOMMANDATIONS
Secours-Amitié Estrie devient Écoute Estrie

Mercredi 29 octobre 2025
Secours-Amitié Estrie devient Écoute Estrie
200 000 $ pour la Banque alimentaire Memphrémagog

Jeudi 30 octobre 2025
200 000 $ pour la Banque alimentaire Memphrémagog
Vincent Boutin dresse un bilan de campagne marqué par la rigueur et la proximité

Vendredi 31 octobre 2025
Vincent Boutin dresse un bilan de campagne marqué par la rigueur et la proximité
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
François Fouquet
Lundi, 3 novembre 2025
Démocratie égale vote. Point.

Vincent Boutin dresse un bilan de campagne marqué par la rigueur et la proximité Par Martin Bossé Vendredi, 31 octobre 2025
Vincent Boutin dresse un bilan de campagne marqué par la rigueur et la proximité
Sherbrooke Citoyen dresse son bilan de campagne, une campagne pour faciliter la vie des gens Par Martin Bossé Vendredi, 31 octobre 2025
Sherbrooke Citoyen dresse son bilan de campagne, une campagne pour faciliter la vie des gens
10 conseils de sécurité pour Halloween Par Martin Bossé Jeudi, 30 octobre 2025
10 conseils de sécurité pour Halloween
À Magog, un policier est trainé sur une centaine de pieds par un conducteur ivre Par Martin Bossé Jeudi, 30 octobre 2025
À Magog, un policier est trainé sur une centaine de pieds par un conducteur ivre
L'alcool au volant et un propriétaire de chien tiennent les policiers de Sherbrooke occupés Par Martin Bossé Lundi, 3 novembre 2025
L'alcool au volant et un propriétaire de chien tiennent les policiers de Sherbrooke occupés
Quoi faire ce weekend en Estrie ? Par Catherine Blanchette Vendredi, 31 octobre 2025
Quoi faire ce weekend en Estrie ?
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2025 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous