Le courage ne veut pas dire que vous n'avez peur de rien. Le courage veut dire que vous avez surmonté vos craintes afin de confronter vos peurs.
Souvent, pour exprimer le courage, nous utilisons l'image du héros qui fonce devant le danger au détriment de sa propre sécurité pour sauver d'autres vies. C'est héroïque, mais est-ce que le courage peut se vivre autrement? Surement!
J'aimerais vous parler aujourd'hui de ce potentiel de courage qui habite chacun d'entre nous... Il est là, latent, dans notre âme, parfois étouffé par nos craintes.
Permettez-moi de vous relater une de mes expérimentations avec la peur. Quand j'étais un jeune adolescent, j'avais commencé à pratiquer la boxe. Après quelques mois, mes entraîneurs me demandèrent si je désirais participer à un gala de boxe amateur. J'ai acquiescé à la demande sans trop savoir dans quelle galère je m'embarquais.
C'est très différent pratiquer la boxe dans un gymnase avec des amis de son âge que de se retrouver pour la première fois de sa vie sur une affiche d'un programme de boxe.
En acceptant de me présenter à ce gala de boxe, je m'exposais pour la première fois de ma vie. Je sortais d'une ombre rassurante pour me révéler aux regards et attentes des autres. Je ne savais pas comment gérer mes craintes et mes angoisses. C'était la première fois que j'expérimentais cette situation et surtout, je ne pouvais pas révéler à personne mes craintes et mes doutes, car vous savez bien, un boxeur n'a peur de rien!!!
Mais ce qui m'affectait plus encore que les futurs coups de poing de mon adversaire, c'était la crainte de décevoir mes proches et ceux qui croyaient en moi.
Est-ce que je serais à la hauteur ou est-ce que je serais littéralement paralysé? Je ne peux vous cacher que je craignais que mon ego de jeune mâle soit affecté!!!
Quand arriva le jour de mon premier combat, je me donnais des faux airs d'assurance en attendant mon tour de monter sur le ring. Un moment donné, alors que j'étais seul dans le corridor du vestiaire à me morfondre avec mes angoisses, un vieil entraîneur inconnu qui passait près de moi me regarda et détecta sur mon visage l'inquiétude du jeune boxeur inexpérimenté. Le vieux coach se pencha vers moi et me dit à l'oreille une phrase qui resta à jamais graver dans mon esprit : « Tu sais mon p'tit gars, un coup poing sur la gueule ça s'guérit, mais la peur, ça s'guérit pas! Vas-y et fonce! »
Cette phrase fut pour moi comme un puissant électrochoc. Je réalisais que j'avais un rendez-vous avec moi-même cette journée-là! Ou bien je me laissais affecter par mes peurs ou je les confrontais sur le ring. Je comprenais que la douleur physique n'était rien comparativement à l'angoisse et la crainte.
Ce jour-là, je n'ai pas seulement remporté une victoire dans l'arène, mais j'ai surtout remporté une victoire sur moi-même en surmontant mes peurs.