La saine alimentation repose sur une responsabilité partagée
par une multitude d'entités différentes dans la société. Puisque la définition
même de la saine alimentation est jonchée de zones d'ombre, la collectivité est
nécessaire pour étudier et éduquer l'individu sur les meilleurs choix à faire.
Il en revient principalement au gouvernement d'assurer le
financement de la recherche sur les saines habitudes de vie puisque l'industrie
privée n'a pas d'argent à faire avec les carottes et une bonne nuit de sommeil.
À la source se trouvent les chercheurs. Ces derniers peuvent objectivement
déterminer les meilleurs choix à faire selon différents contextes et
différentes hypothèses de recherche. C'est leur travail de trouver des trucs
vraiment incroyables et passer la « puck » aux diffuseurs.
Lorsque de nouvelles données probantes sortent au grand
jour, ce sont les différents médias professionnels et de masse, qu'ils soient
privés ou étatiques, qui doivent prendre le relais pour diffuser l'information.
Ce processus est long et laisse place parfois à des mythes tenaces, mais il est
nécessaire à une diffusion rigoureuse de l'information. Il faudrait aussi que
les médias modèrent parfois la course à la rentabilité à tout prix via des
titres accrocheurs, mais parfois tendancieux.
Finalement, ce n'est qu'une fois que l'information nous
atteint nous, simples citoyens, que la responsabilité nous incombe de manger
sainement si c'est ce qu'on veut. On sera alors toujours impacté par des
facteurs internes et externes, mais il n'en reste pas moins que nous serons
imputables des choix que nous ferons dans notre alimentation pour le maintien
ou l'amélioration de notre santé.
Quand je vois autant de mesures sanitaires en place dans le
but de protéger la santé de la collectivité, plusieurs réflexions me viennent
en tête. Il serait intéressant de voir un réel engagement politique aller dans
le sens de la science sur les saines habitudes de vie. Pour citer Dre
Anne-Isabelle Dionne, médecin généraliste, ''si tout le monde avait un
kinésiologue, nutritionniste et psychologue de famille (remboursé par la RAMQ),
nous (les médecins) pourrions intervenir auprès des gens réellement malades''.
Je suis pour le libre arbitre et quand je paye des milliers
de dollars par année en impôts qui iront majoritairement dans le système de
maladie (santé), je me dis que plus devrait être fait pour promouvoir cette fameuse
santé. Nous mettons en place des stratégies pour protéger et isoler les
personnes ayant des comorbidités qui sont à risque de complication de la
COVID19, mais rien n'est fait à grande échelle pour éviter que ces comorbidités
ne se multiplient en ce moment.
La crise va passer et laissera derrière elle le sillon d'une
population plus amochée qu'en 2019.
Le
kinésiologue est là pour éduquer et coacher la personne qui veut se reprendre
en main, avoir plus d'énergie et améliorer sa santé.
Pierre-Olivier Pinard B.Sc. CFMP cand. DESS Nutrition