Plusieurs
employés du secteur communautaire perdront leur emploi cet été, faute de
ressources financières. Le ROC souhaite donc sensibiliser la
population à la réalité financière précaire des organismes de leur région.
Claudelle
Cyr et Nancy Beauseigle, directrice et agente de développement communautaire au
Regroupement des organismes communautaires (ROC) de l'Estrie, souhaitent
exposer la réalité des vacances forcées pour plusieurs employés d'organismes.
« Selon
un sondage effectué auprès de nos membres, des organismes œuvrant en santé et
services sociaux, 23 % des 74 répondants devront procéder à des mises à
pied temporaires parce que le financement n'est pas au rendez-vous », affirme Nancy
Beauseigle.
Actuellement,
il existe deux manières d'être subventionnés par le Programme de soutien aux
organismes communautaires (PSOC) du ministère de la Santé et des Services sociaux
(MSSS).
La
première est reliée à la mission proprement dite, c'est-à-dire pour le
fonctionnement global de l'organisme. Ce financement est récurrent et indexé
lorsque l'enveloppe globale de la région le permet.
La
deuxième option est en fonction des projets. Les organismes peuvent soumettre
une demande pour un financement ponctuel, donc non récurrent.
Selon
Mme Beauseigle, 10,5 millions de dollars sont nécessaires en Estrie, seulement
en financement à la mission. « La campagne nationale parle de 225 M$ de
financement récurrent pour l'ensemble de la province. Les organismes demandent
ce dont ils ont besoin pour survivre! Ce n'est même pas pour fonctionner à
pleine capacité. »
Comment
en est-on arrivé à un sous-financement si important?
« L'indexation
a été minimale l'an dernier à 1 %, et l'année précédente à 0,9 %,
explique Mme Beauseigle. Ce n'est pas suffisant pour assumer les frais et les
salaires qui augmentent. Cela fait plusieurs années qu'il n'y a pas eu
d'augmentation des enveloppes globales.»
« Le
sondage nous permet de constater que 13,5 % du financement des organismes
provient des campagnes de financement autonomes et du privé. Si pour certains
organismes c'est plus facile à cause de leur mission ou de leur public cible,
c'est drôlement plus difficile pour ceux qui ont des missions moins attrayantes.
Pourtant, leurs actions ont une importance toute aussi grande. »
« Il faut arriver à interpeller les élus
provinciaux parce que la grande majorité des programmes vient du gouvernement
du Québec, explique Mme Beauseigle. »