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  LE PAPOTIN / Chronique historique

Les origines du Main Central Railway - Fin


Par Jacques Robert
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Mercredi le 19 août 2015

Même si durant plus de trente ans, le Main Central assura un service de passagers qui accommodait surtout les gens de la région et les touristes, le chemin de fer servit principalement au transport du bois, qui était exporté sous diverses formes vers les États-Unis. Il en était de même de la chaux venant de Lime Ridge qui était destinée aux moulins à papier d'East Angus, de Berlin et de Groveton au New Hampshire.

Notes et Anecdotes

Dans les minutes de la Municipalité de Marbleton, nous pouvons lire :

1- Suite à un accident sérieux survenue à la traverse du chemin de fer, près de Lime Ridge station, le conseil municipale de Marbleton, à une session régulière du conseil tenue à l'Hôtel de Ville le 6 septembre 1913, propose que le maire avise la Main Central Railway Co. de prendre les mesures nécessaires pour rendre cette traverse routière sécuritaire. »

2- « À une session régulière du conseil de la municipalité de Marbleton, tenue à l'Hôtel de Ville le 4 juillet 1921, il est proposé qu'un télégramme soit envoyé au Ministère de la voirie à Québec lui demandant d'envoyer immédiatement un inspecteur rencontrer le comité des chemins à propos de la Route Nationale que le Gouvernement est à construire dans la Municipalité considérant que ce chemin n'est pas fait suivant les spécifications. Adopté. » « Que le Secrétaire Trésorier soit autorisé à écrire à la Cie Main Central de bien vouloir relever leur ligne qui traverse la Route Nationale à Dominion attendu que le Gouvernement est à faire des travaux et que le chemin se trouve beaucoup plus élevé que les rails qui traversent cette route ».

3- « À une session régulière du conseil de la municipalité de Marbleton, tenue à l'Hôtel de Ville le 2 octobre 1922, il est proposé que les noms suivants soient entrés sur la liste électorale pour 1922 :

- Joseph Robert , Chef de gare du Main Central à Lime Ridge.
- F.F. Duncan, Ministre du culte.

4- « À une session régulière du conseil de la municipalité de Marbleton, tenue à l'Hôtel de Ville le 6 avril 1925, il est proposé que le Secrétaire Trésorier donne avis à la Cie Main Central Ry que des plaintes furent déposées au bureau par l'officier de santé de cette Municipalité se rapportant à l'état hygiénique aux alentours de la gare et de la bâtisse aux engins de Lime Ridge et qu'un délai de dix jours lui soit accordé pour voir à mettre les choses dans un état sanitaire ».
5- En 1887, la "The Sherbrooke & Dudswell Lime, Marble and Trading Company" faisait l'acquisition de sa compétitrice, la Dudswell Lime.

La nouvelle compagnie fut incorporée sous le nom de The Dominion Lime Company. Elle fut autorisée à construire une ligne de chemin de fer entre ses installations près des vieux fours, site appelé alors "Dominion" (carrière No 1), et Dudswell Jonction sur la ligne du Québec Central, près de Bishop's Crossing.

William Angus de Montréal, marchand de papier et dirigeant de la pulperie d'East Angus, était alors président de la compagnie. Les autres promoteurs étaient Francis P. Buck, son associé dans la même pulperie, William B. Ives, depuis longtemps dans le commerce du bois de pulpe, et J.R. Woodward, gérant du Québec Central. Le capital autorisé est de 30 000 $ en 300 actions de 100 $.

6- À partir de 1889, il y avait le télégraphe à Lime Ridge. La centrale était localisée à la Station de Lime Ridge.

7- Le 28 avril 1892, le feu détruit le magasin général de la Dominion Lime Company à Lime Ridge. Son gérant J.H. Barker agit comme maître de poste et fait également le transport du courrier au train du Maine Central. Le bureau est alors relocalisé dans un édifice adjacent. En 1904, il y a échange de courrier douze fois par semaine avec le Maine Central et six fois avec le bureau de Marbleton (lequel communique avec le Québec Central Railway).

8- Le 4 novembre 1895, un incendie détruisit la fabrique de barils (quarts), 3,600 barils et 25 cordes de bois préparé, 4 remises et 1,000 cordes de bois de chauffage. Malgré tout, cette perte n'a pas arrêté les opérations.

9- Aaron Westman, Bert Westman, Charles Hardcastle et Ernest MacAulay ont travaillé à l'entretien chemin de fer Main Central pendant plusieurs années.

10- Mon père m'a souvent raconté comment il "jumpait" le train du Main Central pour aller à Cookshire.

11- Le "Baley Pathfinder Railway Guide" de 1905 mentionne qu'en cette année, il y avait un train de passager qui faisait quotidiennement le trajet entre Portland et Lime Ridge. Les arrêts à partir de la frontière étaient: Beecher Falls, Hereford, Eaton Corner, Cookshire Jonction, Brookbury, Dudswell-Jonction (ici, la ligne faisait jonction avec la ''Québec Central Railway Company''), Lathrop's, sur le chemin Bloomfild, et finalement Lime Ridge situé à 684 pi au-dessus du niveau de la mer.

À cette époque, la région de Beecher Falls et Colebrooke était un centre de villégiature très couru par la bourgeoisie américaine et canadienne. Un autre train allait de Beecher Falls à Lime Ridge. Plus au sud que Beecher Falls les trains ne transportaient pas de passagers. 80% de la marchandise du bois - «bouleau équarri, billots et poteaux de télégraphe ». Il y avait aussi des charges de pierres à chaux destinées aux moulins à papier de Groveton ou Berlin, New Hampshire. Durant l'été, on expédiait des framboises vers le sud, vers les marchés des villes américaines. Ces chargements donnèrent à la ligne le surnom de «section de framboises » ou «Raspberry Branch». La station de télégraphe et de chemin de fer de Dudswell Junction devint un point important de correspondance entre les deux réseaux, le Maine Central et le Québec Central.

Les passagers pouvaient correspondre et continuer leur chemin vers Québec, Sherbrooke ou Portland. Les deux lignes de voies ferrées se croisaient, un quai faisant face à chaque voie. Il y avait deux salles d'attente, un restaurant, un bar ouvert quelques heures avant l'arrivée des trains, ce qui rendait l'attente moins longue aux passagers. Les bureaux du télégraphe étaient situés dans la partie étroite de la station faisant face à la croisée des rails. Le passage à niveau était protégé par un signal très visible à une assez grande distance. Ce signal avertissait les mécaniciens sur le trafic des trains.

12- Pendant la Première Guerre mondiale, le Maine Central participa à l'effort de guerre (alors que les États-Unis n'étaient pas encore impliqués) en permettant au Pacific Canadian Railroad d'utiliser ses rails pour le transport des troupes vers les Maritimes. C'était le plus court chemin entre Montréal et les Maritimes. L'Allemagne s'opposa vigoureusement à cette pratique. Voyant que les USA continuait à aider le Canada dans le transport des soldats et des munitions, l'Allemagne Nazi envoya un espion pour tenter de faire sauter un pont du Maine Central sur la rivière Sainte-Croix à la frontière canado-américaine. Le lieutenant Nazi, portant l'uniforme allemand (pour ne pas être exécuté comme espion) fut arrêté par un sheriff du conté alors qu'il était en train d'installer les explosifs sur la structure du pont. Il fut interné comme prisonnier de guerre et évidemment ne fut pas exécuté.

13- Quand, en 1917, les États-Unis rentrèrent en guerre, la United States Railway Administration prit en charge l'opération du Maine Central et de tous les chemins de fer américains. Le Maine Central américain était alors à son apogée.

14- La construction de ce chemin de fer pouvait faire de Dudswell un endroit intéressant pour des industriels; un correspondant du même Pionnier (numéro du 29 août 1889) évoque les rumeurs à cet effet: « Il serait question de construire des hauts-fourneaux à la Jonction du chemin de fer Hereford avec le Québec Central, au village de Dudswell. Ceci n'étant qu'à environ un mille de l'endroit où l'explosion de gaz naturel a eu lieu, le printemps dernier, sur la ferme de M. James Millar, de cette localité. On dit que ce gaz est ce qu'il faut pour opérer la fonte du cuivre, du fer, etc...» (Le Pionnier, 29 août 1889)

15- En décembre 1890, une équipe d'arpenteurs entreprirent la recherche du tracé d'une ligne de chemin de fer partant de Lime Ridge et allant rejoindre le Grand Tronc à Danville ou le Québec Central à Saint-Henri Jonction. Dans cette équipe, il y avait Emerson Olivier Weston de Marbleton. Il avait 18 ans. Les arpenteurs terminèrent leurs travaux en avril 1891. Ce chemin de fer ne fut jamais construit. Source : Glimpses into the Past, de Bertha Price.

Le schéma suivant montre bien l'évolution du chemin de fer du Maine Central : date de construction des différentes sections et leur démantèlement.

 


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