La MRC de Coaticook lance officiellement l'élaboration de son Plan de développement de la zone agricole (PDZA). D'ici 15 mois, un portrait actuel de la MRC sera dessiné et permettra de mieux adresser les problèmes que vit et vivra le monde agricole de la région.
La démarche réunira autour de la table une vingtaine de représentants de l'Union des producteurs agricoles (UPA), du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), du Centre de formation professionnel de Coaticook - CRIFA, des Comptonales et d'agriculteurs de tous les milieux.
Si nécessaire, d'autres comités seront mis sur pied pour adresser une question particulière, comme l'exploitation des forêts, affirme le maire de Martinville et président du Comité directeur qui encadre l'élaboration du plan, Réjean Masson.
« Beaucoup de choses ont changé ces vingt dernières années. Des nouvelles cultures sont produites, les conditions climatiques ne sont pas les mêmes... Cette prise d'image de la zone agricole de la MRC nous permettra de mieux s'orienter. De grandes thématiques seront abordées, comme la question de la relève, les produits en demande par les consommateurs, la disponibilité des terres agricoles et la mise en marché des fruits et légumes de nos producteurs », souligne M. Masson.
La relève agricole est une de ces questions qui ne datent pas d'hier.
« C'est difficile de s'installer si on n'est pas fils ou fille de cultivateur parce que l'espace est très, très dispendieux, affirme Réjean Masson. Les terres en friche s'avèrent aussi être un problème lorsque des gens achètent des acres et n'en font rien. Il faut trouver un moyen d'approcher ces gens, leur demander pourquoi ils ne cultivent pas leur propriété et proposer des solutions. »
Réfléchir sur cette question pourrait aussi mener à une piste de solution quant à la disponibilité des terres pour entre autres, retenir les étudiants qui graduent du CRIFA ou encore permettre à un producteur de mettre la main sur un lot qui répond à ses besoins.
« Récemment, un cultivateur cherchait cinq ou six acres pour produire de l'asperge et tous les terrains qu'il a trouvé étaient trop grands pour son besoin. L'interdiction de diviser les terres, en vertu de la Loi sur la protection des terres et des activités agricoles, est un obstacle au développement. On veut retourner toutes les pierres pour voir si on peut trouver une solution, par exemple la location. »
La mise en marché des fruits et légumes produits localement sera aussi étudiée puisque leurs producteurs se retrouvent bien souvent isolés, comparativement aux producteurs de lait, de porc ou d'œufs, qui bénéficient du soutien d'une grande association.
« Les paniers de légumes et le marché public de Compton sont de belles initiatives pour promouvoir nos producteurs, mais on doit aller beaucoup plus loin pour exploiter le plein potentiel de la région », affirme Réjean Masson.
Au cours des prochaines semaines, les propriétaires d'exploitations agricoles sont invités à répondre à un questionnaire en ligne afin que le Comité directeur comprenne mieux les défis auxquels ils font face. D'autres consultations auront également lieu ces prochains mois.