Dans cette deuxième chronique, chers lecteurs et lectrices, nous allons continuer nos préparatifs en vue d'effectuer cette longue randonnée qui, je l'espère, vous fait maintenant rêver.
Évidemment, la première question qui se pose est QUAND?
La réponse normale est : quand il fait beau. La période recommandée est d'avril à septembre pour des conditions optimales. À noter cependant qu'en haute montagne la météo peut devenir inclémente à tout moment de l'année et qu'à partir d'une certaine altitude le froid est au rendez-vous. Petit bémol, le nombre de marcheurs est important à ce temps de l'année et n'est peut-être pas approprié pour les personnes comme moi qui aime contempler la nature en paix. J'ai donc opté pour la fin novembre tout en sachant que la température serait beaucoup plus froide, mais avec des ciels d'un bleu profond et une visibilité parfaite (s'il fait beau ). De plus, il est beaucoup plus aisé de se trouver une chambre dans les lodges et ainsi marcher aux heures qui vous conviennent le mieux sans être obligé de s'arrêter plus tôt pour être certain de trouver un gîte pour la nuit.
Deuxième question : SEUL ou en GROUPE.
Les groupes organisés peuvent sembler une bonne option pour les gens seuls, mais il y a plusieurs aspects à considérer et je vais plutôt vous parler des raisons qui m'ont poussé à partir seul. À noter le site web voyageforum.fr lequel contient une mine d'informations sur ce genre d'activités. Pour ma part j'ai toujours eu l'intention de marcher seul et sans porteur parce que j'ai déjà fait ce type de randonnée et je connais ce que cela implique. Il est presqu'impossible de se perdre sur le sentier étant donné qu'il n'y en a qu'un : d'un côté il y a lafalaise et de l'autre le vide, pas très difficile de s'y retrouver.
Si la perspective de porter votre sac vous effraie, il y a dans chaque village des porteurs que vous pouvez recruter à faible coût par l'entremise de votre hôtelier. C'est ce que j'ai fait vers la fin du parcours avant le col de Thorong. J'ai ainsi pu marcher à ma convenance sans subir la pression d'un groupe qui continue d'avancer selon un itinéraire rigide qui exclut tout arrêt aux endroits qui vous plaisent particulièrement ou à cause de maladie.
On peut également se faciliter la vie en recrutant une agence à Katmandou pour les permis nécessaires et la location ou achat d'équipement que vous ne voulez pas trimbaler dans vos bagages. J'ai fait affaire avec Napoleon Trekking, une agence de Katmandou tenue par un jeune népalais qui parle français et anglais. J'ai obtenu le permis de trekking facilement par son intermédiaire et j'ai aussi loué un sac de couchage -20 C frais lavé (important), et des bâtons de marche de même qu'une carte qui indique la dénivellation du terrain. Il est aussi possible
de louer ou acheter un manteau chaud à faible coût que vous remettez au retour ou donnez à un népalais qui appréciera grandement. En fait, tout est disponible à Katmandou, il suffit qu'une personne de confiance vous dirige vers les bons endroits.
En ce qui a trait au sac à dos, il faut restreindre le poids au minimum si vous portez votre bagage, votre dos vous remerciera chaleureusement. Moi j'étais trop chargé et j'en ai payé le prix pendant une douzaine de jours. Le poids idéal est 12 ou 13 kg. Le mien pesait 19 kg !! Beaucoup trop lourd mais je peux expliquer: À cause de la température à la fin novembre, j'ai apporté trop de vêtements chauds et trop de vêtements de rechange. Les vêtements de rechange supposent que vous allez prendre une douche régulièrement, ce qui n'est pas le cas. Se doucher dans un local non chauffé dans l'eau glaciale de l'Himalaya est une expérience que j'ai décidé de laisser aux gens moins frileux.
Pour éviter les problèmes d'irritation, se laver les pieds et les « parties » et changer les sous-vêtements et bas tous les jours, donc on emporte qu'une bobette et paire de bas supplémentaires et on lave et rince tous les jours. On reconnait donc les randonneurs avertis par les sous-vêtements accrochés à leur sac à dos en train de sécher. Les vêtements très chauds ne servent que le soir après l'activité, mais les refuges sont souvent chauffés ou les gens vous invitent à manger dans la cuisine. Durant le jour vous êtes habillés léger à cause de l'effort physique si vous ne voulez pas devenir trempés de sueur.
De plus, j'avais apporté mon Ipad. Celui-ci me servait de lecteur de livre, mais ajoutait du poids. J'avais même apporté des revêtements de semelles cloutés pour mes bottes de marche au cas ou le col serait glacé... inutiles évidemment, mais quand on ne peut compter que sur soi-même on devient inutilement précautionneux. Le col se franchit toujours avec d'autres personnes par la force des choses et il y de l'assistance disponible en cas de pépins. Si la météo est mauvaise on rebrousse chemin point à la ligne, la haute montagne ne pardonne pas aux imprudents.
Bref voyagez léger sinon vous vous retrouverez avec un porteur comme moi quand mon corps m'a dit c'est assez à 2 jours du col de Thorong quand la fatigue combinée à l'altitude m'a fait rebrousser chemin pour un jour avant de m'y remettre le lendemain débarrassé de mon sac.
J'espère que cette chronique vous donnera le goût de tenter l'aventure, moi j'ai adoré. Bien sûr il faut payer de sa personne, mais l'expérience, les paysages grandioses et les gens rencontrés en valent grandement la peine. S'il y en a parmi vous qui désirez avoir mon itinéraire pendant ces 17 jours, je vous l'écrirai.
Maintenant c'est le temps d'aller rejoindre ma douce à Phuket afin de prendre un peu de bon temps sur les plages.
Bonne semaine et bienvenue dans notre prochain Monde.
Lili & Deslo
