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Rareté de main-d’œuvre: les immigrants en demande

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Photo : Aldemar Rpdriguez travaille depuis près de 12 ans chez Supermétal à Sherbrooke. Il apprécie son expérience.
Vincent Lambert Par Vincent Lambert
vlambert@estrieplus.com
Mardi le 22 mai 2018

D'ici 10 ans, plus de 1,3 million d'emplois seront à pourvoir au Québec. En raison de la rareté de main-d'œuvre dans plusieurs secteurs d'activité, des entreprises comme Supermétal à Sherbrooke ont décidé d'embaucher des travailleurs immigrants depuis quelques années.

Le Québec souffre présentement d'une rareté de main-d'œuvre dans plusieurs secteurs. Pourtant, le taux de chômage est historiquement bas (4,9 % en 2017) et les offres d'emplois sont en croissance. L'année dernière, les postes vacants ont connu une hausse de 46 % dans la province. Pour surmonter cette problématique, des entreprises comme Supermétal à Sherbrooke, laquelle œuvre dans la fabrication et l'installation de structures de métal, se sont tournées vers les travailleurs immigrants puisque le marché du travail québécois a atteint une certaine maturité.

« Il n'y a plus la main-d'œuvre nécessaire dans les métiers plus traditionnels comme nous dans le secteur manufacturier, indique Martin Lafrance, directeur des ressources humaines chez Supermétal. Souvent, le jeune qui travaillait dans l'atelier avec son père est maintenant sur son iPad ou sur son ordinateur. Il n'a plus le même intérêt à développer ce genre de métier. »

Il est donc de plus en plus difficile pour les entreprises québécoises d'embaucher des gens de métier. « Lors de notre dernière campagne de recrutement, où on a fait de grosses démarches pour obtenir une excellente notoriété, ç'a été un gros succès, confie M. Lafrance. Toutefois, ça ne nous a pas permis d'aller chercher des gens déjà habitués au métier. Ça fait en sorte qu'on est obligé de former des gens qui ont peu de qualifications. Ça prend donc beaucoup plus de temps à ce moment pour bâtir notre force de travail alors que le besoin est toujours plus immédiat. »

Selon le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale (METSS), 80 % des emplois à pourvoir sont situés hors de l'île de Montréal. On estime que plus de 20 % de ces mêmes emplois seront comblés par l'immigration.

Des gens qui ont l'expérience requise

En Estrie, les métiers qui prédominent sont entre autres ceux dans le secteur du commerce de détail, des soins de santé, des services d'enseignement, de la construction, de l'hébergement ou bien de la restauration.

Puisqu'il y a une baisse de population âgée de 15 à 64 ans, le recrutement est problématique. Le nombre d'emplois à combler est estimé à 28 500. D'où l'intérêt pour les entreprises d'embaucher des travailleurs immigrants. En 2016, 5,7 % (17 580 personnes) de la population estrienne provenait de l'immigration. De ce nombre, 30,2 % détenaient un baccalauréat selon Statistiques Canada.

« En se tournant vers les travailleurs immigrants, ça nous permet d'aller chercher des gens qui ont déjà en partant toute l'expertise requise, affirme M. Lafrance. Dans les autres pays, la structure d'acier se fait presque de la même façon qu'ici.
Les plans sont un peu différents, tout comme la façon de présenter le plan d'atelier, mais en fin de compte, une fois que la personne apprend notre fonctionnement, elle peut très rapidement adapter ses connaissances et devenir productive. »

« Il y a bien sûr un suivi auprès des travailleurs immigrants, mais ce qu'on tente de faire chez Supermétal, c'est de les traiter comme des Québécois, poursuit le directeur des ressources humaines. Donc, on les supporte et on s'assure qu'ils aient tout le nécessaire. Ils ont donc les mêmes ressources disponibles que leurs collègues. »

L'entreprise Supermétal a commencé ce blitz d'embauches auprès d'immigrants il y a environ cinq ans. Contrairement à l'usine de Lévis, celle de Sherbrooke ne fait pas venir des gens en immigration. Cependant, cette situation pourrait changer prochainement. « À Sherbrooke, on est actuellement en démarches de faire venir de la main-d'œuvre étrangère, précise M. Lafrance. Jusqu'à maintenant, celle qu'on a embauchée en Estrie regroupe des gens qui avaient déjà immigré au Québec. »

L'entreprise Supermétal est en cheminement pour faire venir 20 nouveaux employés philippins au Québec, dont 12 iront à Sherbrooke et huit du côté de Lévis. « On souhaite aller de l'avant aussi avec un autre projet de recrutement international », note M. Lafrance.

Une expérience bien appréciée

Travaillant chez Supermétal depuis près de 12 ans, Aldemar Rodriguez, originaire de la Colombie, aime bien son expérience à Sherbrooke avec sa famille. Son intégration s'est bien déroulée depuis son arrivée dans l'entreprise en tant que machiniste. « J'ai été bien accueilli, confie le principal intéressé. J'aime ça travaillé et ça fait mon affaire. L'entreprise m'a donné l'opportunité et je l'ai saisie. Me voilà encore là depuis maintenant 12 ans. »

M. Rodriguez voit de manière positive l'arrivée de travailleurs immigrants dans les entreprises québécoises. « Il faut seulement avoir la disposition et le vouloir de travailler et de s'intégrer, rappelle-t-il. Dans mon cas, je n'ai jamais eu de difficulté, j'ai été très bien accueilli. J'ai fait ma place et mon chemin. J'ai été chanceux, je n'ai pas eu de difficulté à me trouver un travail. L'intégration a bien été. »

« La clé en arrivant, c'est de vraiment vouloir s'en sortir, poursuit M. Rodriguez. On a deux chemins, comme j'ai toujours dit à mes enfants. On a le choix entre rester accrocher au système ou d'aller travailler, s'intégrer et avoir une belle vie. C'est une question de valeurs et de fierté. Ça prend du courage et le vouloir de s'adapter à une nouvelle culture. »

Pour le directeur des ressources humaines Martin Lafrance, accueillir des travailleurs immigrants au sein de l'entreprise permet d'aller chercher de la main-d'œuvre qualifiée, mais aussi d'avoir une culture diversifiée. « C'est le fun d'avoir des gens dans l'entreprise d'autres cultures qui ont vécu autre chose, remarque-t-il. Ça crée un équilibre différent dans l'usine, et jusqu'à présent, c'est un succès. »


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