C'est dans une relation « employeur-employé » que deux finissants du Cégep de Sherbrooke en Technologie de l'électronique industrielle ont montré la voie à l'entreprise South Shore pour l'intégration d'un robot de type collaboratif de la marque Universal Robots.
L'entreprise de Coaticook, South Shore, a mandaté deux étudiants en Technologie de l'électronique industrielle pour établir une preuve de concept pour automatiser une ligne de meubles préusinés. Ils ont donc programmé un robot sécuritaire auprès des humains.
« On devait suivre cette recette pour emballer des planches dans des boîtes, explique Olivier Roy, l'un des étudiants. On devait trouver un moyen pour éventuellement implanter ce robot, qu'on a peu exploré au Cégep, dans l'usine », ajoute-t-il.
« On a touché à la robotique industrielle. C'est de la programmation qu'on a réalisée. L'Universal Robots est un robot qui s'achète directement », insiste Philippe Bédard, l'autre étudiant en fin de parcours collégial.
C'est donc dire que pendant près de 5 mois, les jeunes hommes ont configuré chaque mouvement du robot pour que ce dernier assemble des boîtes de meubles. « On n'avait pas vraiment de programme final à faire. On a travaillé avec plusieurs petits programmes. On n'a donc pas de produit final. On a procédé par essais et erreurs », précise Philippe.
Relation « employeur-employé »
Dans ce projet, Philippe et Olivier ont dû imaginer les différentes problématiques qu'il pouvait y avoir comme par exemple des planches qui collent, la poussière, et la liste s'étire encore. Bref, ils devaient anticiper différents problèmes que le robot aurait pu avoir en entreprise.
« À certains moments, on a eu des planches qui ont collé. On a donc développé des mouvements pour prendre la planche. Il s'agit de petits détails », explique Philippe.
Pour les deux jeunes hommes, ce qu'ils ont vécu n'est pas de la même réalité que la théorie. «Une opportunité qui n'a pas été donnée à tous les étudiants», exprime Olivier. Cette expérience de réaliser des tests sur le robot leur a été bénéfique, tout comme pour l'entreprise. Les erreurs ont permis aux deux finissants de corriger le tir et ils garderont certainement les connaissances acquises en banque.
« On était un peu seul et on a tâté le terrain pour avancer. On s'est débrouillé avec Internet, mais tout n'était pas documenté, expliquent les jeunes hommes. C'était un beau défi. Ce qui était plaisant, c'est qu'on avait une communication directe avec la direction. On a pu avancer ensemble et développer de l'expérience », précisent les jeunes hommes.
Un résultat plus que positif
Dans le cadre de ce projet, le directeur de l'usine, Daniel Goyette, a affirmé sa satisfaction pour ce qui a été accompli. « On a approché les étudiants pour faire l'intégration d'un robot de type collaboratif de la marque Universal Robots, explique-t-il. Je voulais un robot pour la mise en boîte de l'emballage. Ce projet voulait une présentation d'un concept ou de défrichage pour voir la possibilité d'arriver à une finalité pour faire la mise en boîte. On savait qu'on n'arriverait pas à une solution, mais il y avait des réalités que les étudiants m'ont expliquées comme la prise, la vision du robot, etc. C'est toutes des choses que les étudiants ont appris et avancé. On nous a montré la direction à prendre. Il va y avoir une deuxième étape dans ce projet », ajoute-t-il.
L'arrivée possible d'un tel robot en entreprise pourrait alléger les tâches routinières ou difficiles pour les opérateurs. « Cette démarche s'inscrit dans la pénurie de main-d'œuvre. On veut mettre de l'avant la création et l'innovation. Ça nous a permis d'avancer et on a pu se faire une tête de la chose. La deuxième étape se fera probablement d'ailleurs avec le Cégep encore une fois », termine M. Goyette.
Rappelons que l'exposition des technologues (Expotech) aura lieu le jeudi 18 mai au pavillon 2 du Cégep de Sherbrooke où il sera possible de voir le savoir-faire des étudiants.