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Série Danse : le secret de son succès

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Photo : Le premier spectacle de la série Danse aura lieu le 6 novembre. La compagnie de réputation internationale Gauthier Danse présentera Grandes dames, qui mettra de l’avant quatre œuvres de grands chorégraphes.
Cynthia Dubé Par Cynthia Dubé
cdube@estrieplus.com
Mercredi le 17 octobre 2018

Le Centre culturel de l'Université de Sherbrooke est de retour pour une 3e saison avec sa série Danse, qui propose une formule unique au pays. À la tête de cette programmation, Anne-Sophie Laplante et Sylvain Dodier. Rencontre avec deux passionnés, qui ont pour objectif de faire connaitre davantage la danse et les grands artistes derrière cette discipline.

Plus de 6 000 spectateurs ont pris part à la saison dernière, ce qui est extrêmement positif pour la discipline de la danse, qui semble encore inaccessible à certains publics. Un des cinq spectacles de la saison a d'ailleurs été présenté à guichet fermé, soit Dance Me/ Leonard Cohen. Pour l'équipe du Centre culturel de l'Université de Sherbrooke, il s'agit là d'un pari réussi.

« Nous avons un bilan de saison extrêmement positif, indique Anne-Sophie Laplante, chargée de la mise en marché, du développement et de la programmation au Centre culturel de l'UdeS. En terme quantitatif, on a triplé le nombre d'abonnés en une saison et on tend d'ailleurs à dépasser ce chiffre cette saison. Le retour du public est aussi extrêmement positif. »

L'an dernier, on a misé sur l'audace pour attirer de nouveaux spectateurs. Par exemple, l'hommage à Leonard Cohen, Dance Me des Ballets jazz de Montréal, n'avait pas encore été créé lorsque le Centre culturel a choisi de l'intégrer à sa programmation. Sans compter qu'il s'agissait d'une production aux coûts importants. « On voulait que les Sherbrookois aient accès à ce genre de production grandiose et ça été un pari réussi », précise Mme Laplante.

Cette année, on augmente l'audace à ce niveau. « Trois des cinq spectacles qui seront présentés ont été achetés carte blanche par le Centre culturel, c'est-à-dire que comme Dance Me, on n'a pas pu voir les spectacles avant de les acheter puisqu'ils n'étaient pas encore créés », indique Sylvain Dodier, consultant en développement de public pour le Centre culturel et animateur.

Cette année, ce sont les compagnies Gauthier Dance, Le Fils d'Adrien Danse, Grupo Corpo, Rubberbandance Group et la Compagnie Marie Chouinard qui prendront d'assaut la salle Maurice- O'Bready. L'audace de la série Danse ne se limite pas au choix des spectacles qui entremêlent les présentations à grand déploiement, les œuvres plus épurées, les compagnies internationales et les artistes d'ici. La série Danse propose en fait un concept avant et après spectacle unique, animé par Sylvain Dodier.

Cette formule propose avant le spectacle une causerie interactive portant sur l'artiste, son œuvre et sa démarche. Puis, après le spectacle, l'événement l'Après-bulles invite les spectateurs à prendre part à un échange avec les artistes et les chorégraphes. Cette année, chaque événement sera aussi métissé à un artiste de la région.

Cette formule, qui se veut un moyen de créer des liens entre le public et les artistes de la discipline de la danse, a prouvé l'an dernier son efficacité. Sylvain Dodier anime devant près de 300 spectateurs, chaque fois.

« La quantité de gens qui assistent à ces événements est phénoménal, indique M. Dodier. Nous avons aussi la reconnaissance du milieu de la danse de partout au Québec et même du Canada. Le Centre culturel est devenu une plaque incontournable de la danse contemporaine au Canada, en raison de son type de programmation et à cause de ce que l'on propose autour des spectacles. Ça fait 25 ans que je fais du développement de public et la série Danse du Centre culturel est la Rolls Royce de tous les endroits, en raison du public fidèle, qui en demande encore plus. »

Méconnu, la danse?

Oui, il y a toujours eu des émissions où la danse était mise de l'avant, particulièrement à la télé de nos voisins américains. Cette popularité grandissante pour la danse se confirme encore plus au Québec lorsqu'on voit la popularité d'une émission telle que Révolution (les dimanches sur les ondes de TVA), un concours de danse où tous les styles sont les bienvenus. Avec cette émission, on constate à quel point le milieu de la danse au Québec est petit. Cette discipline extrêmement sévère envers les artistes (carrière éphémère, discipline de vie exigeante) limite peut-être tant le nombre d'artistes dans ce domaine que le nombre d'amateurs qui assistent à des spectacles de danse.

Anne-Sophie Laplante travaille fort à rendre cette discipline plus accessible par la formule d'avant et après spectacle, mais aussi par la musique, par exemple en présentant des spectacles de danse qui rendent hommage à des légendes, comme Dance Me/Leonard Cohen et Corps Amour Anarchie/Léo Ferré, présentés la saison dernière.

« Il y a beaucoup de gens qui ne connaissent pas la danse et qui ont osé venir à un spectacle, explique-t-elle. On essaie d'ouvrir plusieurs portes pour qu'un maximum de gens viennent à nos rencontres. Je suis fière de tous mes projets, mais celui-ci me tient particulièrement à cœur. Je fais du développement de public depuis un certain nombre d'années et cette série est scénarisée avec beaucoup de finesse. Je suis fière aussi d'avoir le soutien de l'Université de Sherbrooke qui nous permet de continuer à investir et faire en sorte qu'on puisse présenter cette série dans les conditions que nous offrons. On veut rendre la danse accessible, ouvrir la porte grande au public. Nous avons la chance d'avoir des partenaires extraordinaires comme la compagnie Danse Danse, qui nous donne accès à de grandes œuvres de la scène internationale, tout en mettant en relief le travail de compagnies québécoises. »

Le premier spectacle de la série Danse aura lieu le 6 novembre. La compagnie de réputation internationale Gauthier Danse présentera Grandes dames, qui mettra de l'avant quatre œuvres de grands chorégraphes, soit Virginie Brunelle (Beating), Helena Waldmann (We Love Horses), Marco Goecke (Infant Spirit), ainsi que Eric Gauthier et Andonis Foniadakis, qui rendront hommage à Louise Lecavalier avec l'œuvre Electric Life. L'avant-spectacle proposera entre autres une rencontre avec l'artiste sherbrookoise Adèle Blais, qui aura pour mandat de créer une œuvre en directe, en hommage à Louise Lecavalier.

Pour tous les détails sur la série Danse : http://www.centrecultureludes.ca/billet-spectacle/series/danse.aspx.

 


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