Dans le cadre de la Semaine du cerveau, après avoir abordé le dossier des commotions cérébrales, EstriePlus.com a décidé de se pencher également sur la maladie d'Alzheimer. Entretien avec l'agent de recherche au Centre de recherche sur le vieillissement du CIUSSS de l'Estrie-CHUS, Christian-Alexandre Castellano, pour faire état de l'avancement des recherches.
La maladie d'Alzheimer touche chaque jour de près ou de loin plusieurs personnes dans leur quotidien. Deux formes de cette maladie existent. La première est celle qu'on appelle génétique familiale. Elle représente moins de 5 % de tous les cas puisqu'elle est rare et précoce (avant l'âge de 55 ans).
« Généralement, si les parents développent précocement la maladie avant 55 ans, il y a une forte malchance (99 %) que les enfants développent à leur tour cette forme d'Alzheimer », indique Christian-Alexandre Castellano, agent de recherche au Centre de recherche sur le vieillissement du CIUSSSS de l'Estrie-CHUS.
La deuxième touche une grande majorité des gens. Il s'agit de la forme sporadique, qui se développe après 65 ans. Il peut par contre y avoir des exceptions. « On ne sait pas vraiment pourquoi elle se développe, remarque l'agent de recherche. On parle de facteurs de risque ou d'habitudes de vie qui ont un impact sur le développement de maladie d'Alzheimer. »
Les chercheurs travaillent depuis plusieurs années pour trouver des solutions contre cette maladie. Mais où en sont-ils exactement? « La recherche avance rondement, assure M. Castellano. Je dirais que ça avance sur deux fronts. L'un sur la recherche de médicaments qui pourraient traiter la maladie, et l'autre, sur la prévention. »
Adopter de bonnes habitudes de vie
Même si aucune recette miracle n'a été trouvée encore pour guérir complètement une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer, plusieurs avancées intéressantes ont été réalisées au cours des dernières années. En effet, une vingtaine de médicaments sont présentement à l'étude.
« Ils ne sont pas encore applicables au point de vue du patient directement, précise M. Castellano. On est encore dans les études précliniques et cliniques. Il faudra attendre encore quelques années pour avoir quelque chose. Les médicaments à l'étude démontrent toutefois des résultats prometteurs. »
Actuellement, deux catégories de médicaments sont prescrites chez les patients d'Alzheimer pour stabiliser leur état. Par contre, elles ne permettent pas de ralentir la progression de la maladie.
En ce qui concerne la forme génétique de la maladie d'Alzheimer, il n'y a pas vraiment de solution concrète pour le moment. Cependant, certaines interventions non pharmacologiques démontrent des effets intéressants pour la forme sporadique. « On peut agir au niveau des bonnes habitudes de vie et d'une saine diète, commente l'agent de recherche Castellano. Le degré d'exercice physique et la présence de maladies cardiovasculaires peuvent jouer un rôle sur le développement de l'Alzheimer. »
« L'exercice physique, selon des études, peut stabiliser l'état de la maladie et parfois même l'améliorer, ajoute-t-il. C'est certain que ce n'est pas la solution pour empêcher la progression de la maladie, mais on peut stabiliser l'état des personnes et les aider à maintenir une qualité de vie pour qu'ils soient le plus longtemps autonomes. »
La stimulation cognitive comme la lecture, le théâtre ou bien les activités sociales peut aussi prévenir la maladie d'Alzheimer et aider à maintenir une bonne santé du cerveau. Précisons que jusqu'au 16 mars, des activités au grand public seront accessibles dans Sherbrooke gratuitement pour démystifier le cerveau et parler de certaines problématiques qui lui sont associées.