Conditions minimales de travail, et un salaire décent : c'est ce que souhaitent les membres du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN (FEESP). Un mouvement de mobilisation pour un décret est ainsi en branle.
Les travailleurs dans le domaine du transport scolaire sont présentement dans un mouvement de mobilisation pour que le gouvernement du Québec mette sur pied un décret sur leurs conditions de travail. Rappelons qu'au Québec, plus de 9 500 conducteurs œuvrent dans le transport scolaire et qu'ils parcourent près d'un million de kilomètres par jour. Plusieurs écarts de conditions de travail sont présents entre les différents travailleurs, tout comme les disparités salariales.
En 2010, bon nombre de manifestations ont circulé afin de promouvoir la reconnaissance du métier de transporteur scolaire. Le gouvernement du Québec avait décidé ainsi de créer un comité mixte pour ressortir des recommandations par l'entremise d'un rapport. Celui-ci a pris fin en 2015, et depuis, aucune rencontre n'a eu lieu avec le ministre de l'Éducation pour revoir les conditions de travail.
« Lors du processus rigoureux d'évaluation de nos emplois de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire, auquel le gouvernement et les associations des transporteurs ont participé, les conclusions du comité de travail fixaient notre taux horaire minimal à 19,14 $ l'heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 19,74 $, explique Stephen Gauley, président du STS. Or, en ce moment, même au Québec, certains conducteurs ne sont payés guère plus que le salaire minimum à 10,75 $ l'heure, d'où l'importance de notre revendication », ajoute-t-il.
Ce que les travailleurs demandent en fait, c'est une convention minimale avec des conditions minimales. Pour eux, il est inconcevable de laisser aller les disparités salariales et le manque de réponse du gouvernement.
Une inquiétude pour les appels d'offres
L'une des inquiétudes des membres du transport scolaire réside dans le fait que de nouveaux transporteurs pourraient se joindre à la compétition des appels d'offres. Le problème : certains soumissionnent plus bas que la norme et offrent des conditions de travail moindres.
« À chaque renouvellement de contrat, les commissions scolaires peuvent lancer des appels d'offres afin de retenir le transporteur qui chargera le moins cher pour les trajets à couvrir. Or, les transporteurs qui chargent le moins cher sont aussi ceux qui payent le moins bien leurs salariés. Ce sont eux qui risquent d'obtenir les contrats que les employeurs détiennent actuellement, ce qui menace directement l'emploi et les conditions de travail des conductrices et des conducteurs de véhicule scolaire », commente M. Gauley.
Ce qui est revendiqué par le secteur du transport scolaire, c'est aussi d'établir un niveau fixe pour les appels d'offres pour ainsi empêcher des compagnies de transport à soumissionner plus bas et à réduire les conditions de travail. « En Estrie, tout le monde est autour des salaires demandés. Les gains seraient plutôt dans le reste de la province. C'est plus dans certains secteurs que les salaires sont inférieurs », précise M. Gauley.
« Les membres du STS luttent pour la reconnaissance de leur emploi et pour l'obtention d'un salaire décent depuis plus de 20 ans. À chaque étape de leur lutte, elles et ils ont dû défendre l'importance du travail qu'ils accomplissent chaque jour et la responsabilité importante de conduire en toute sécurité nos enfants vers leur milieu d'apprentissage. Nous avons maintenant un salaire de référence basé sur une évaluation solide et le gouvernement doit prendre ses responsabilités pour que ce salaire soit versé aux femmes et aux hommes qui accomplissent ce travail », souligne Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l'Estrie - CSN (CCSNE).
Une rencontre devrait avoir lieu ce soir entre les cinq syndicats membres du transport scolaire (Coaticook, La Sapinière, des Hauts-Cantons, Autobus Estrie et B. Dion).
Suite à cette première phase de mobilisation, une deuxième phase devrait voir le jour en avril pour encore une fois promouvoir la protection des travailleurs.