La Direction de santé publique de l'Estrie (DSP) est fort
préoccupée par la popularité grandissante de l'inhalation de substances
volatiles toxiques chez les adolescents en quête d'euphorie. En soi, le
phénomène n'est pas nouveau, mais pour la directrice de la DSP, Dre Mélissa
Généreux, inhaler ces substances, c'est carrément jouer à la roulette russe.
« On ne peut jamais savoir à quel moment l'expérience se
terminera en arrêt cardiaque. Les substances volatiles, et particulièrement le difluoroéthane,
sont des irritants qui peuvent mener à des palpitations, à de l'arythmie et même à la
mort. »
Ces déclarations font suite à l'histoire d'une jeune fille de
13 ans gravement blessée qui, après avoir inhalé le difluoroéthane contenu dans
une canette de dépoussiéreur, a fait une chute de plusieurs mètres vers 19 h 45, le 22 juillet dernier. Assise sur le parapet du pont Joffre, elle aurait
perdu conscience et serait atterrie en plein visage sur la piste cyclable,
juste en-dessous du pont. Elle souffre de plusieurs fractures au visage et au
cou et d'une importante commotion cérébrale.
Le difluoroéthane est reconnu pour causer des pertes de
conscience. Il est aussi reconnu pour mener à des conséquences encore plus
graves puisque qu'il est un irritant pour le cœur. D'ailleurs, les substances
volatiles en général le sont.
Selon les informations du Service de police de Sherbrooke
(SPS), on note que la popularité du geste connaît une recrudescence, particulièrement
en milieu scolaire. L'accessibilité aux produits n'aide en rien à contrer la
réémergence du phénomène.
« Le difluoroéthane, comme les autres substances
volatiles, n'est pas classé dans la catégorie des drogues puisqu'il est présent dans des produits en vente libre, comme la colle et les dépoussiéreurs.
Les jeunes en font un usage récréatif et recherchent un effet euphorisant, mais
ils devraient passer à un autre projet parce que c'est excessivement dangereux. »
Mme Généreux assure que son service sera en mode observation
et concertation au cours des prochaines semaines. Les différents intervenants
en santé publique et ceux en milieu scolaire se réuniront afin d'établir un
plan d'action pour contrer la tendance.