Les artistes de la rue ont décidé de laisser parler leur talent en exposant leurs œuvres à la Salle du Parvis. Bon nombre ont saisi pinceaux et toiles pour vivre le long processus d'une exposition artistique.
En collaboration avec la Salle du Parvis, le Journal de la Rue de Sherbrooke expose les œuvres de ses artistes depuis le 31 mars, et ce, jusqu'au 6 mai. Dans cette exposition, il est possible de retrouver oui des toiles d'artistes de la rue, mais aussi celles de plusieurs artistes reconnus comme notamment Suzanne Therrien.
À la base, l'idée initiale était de mettre sur pied des ateliers libres où les gens de la rue pouvaient volontairement découvrir le domaine artistique.
« C'est un projet de médiation culturelle, donc de partenariat, fait valoir Danny Nadeau, artiste et chargée de projet au Parvis. On est allé au Journal de la Rue et on a rencontré certains artistes de la rue. On a parlé de ce qu'était une exposition et des démarches qui s'y rattachent. Quand tu n'as jamais fait d'exposition, c'est assez impressionnant. La quantité des œuvres démontre qu'il y a un potentiel, tout comme la qualité des œuvres », ajoute-t-elle.
Le principal objectif de l'exposition Artistes de la rue est de ramasser des fonds pour le Journal de la Rue. La présence des œuvres d'artistes comme Suzanne Therrien permet donc une plus grande visibilité et un regroupement.
« La qualité des noms donne un plus grand rayonnement. On a des artistes professionnels et non professionnels. On voulait mélanger les œuvres. Elles proviennent majoritairement des artistes de la rue. C'est la première fois qu'ils ont cette visibilité », commente Mme Nadeau.
Toutes les œuvres exposées sont en vente, et 80 % de la recette va au Journal de la Rue. C'est donc dire que les artistes de la rue reçoivent aussi des sous pour leurs œuvres.
Des thématiques pour tous les goûts
Cette exposition qui prend place sur les murs du Parvis illustre des thématiques pour tous les goûts. « Il y a beaucoup de portraits, de fleurs. Il y a autant quelque chose de torturé que de joyeux. On retrouve aussi des photos. C'est quand même assez coloré et on retrouve une certaine célébration », remarque Mme Nadeau.
Depuis la mise en place de l'exposition, les visiteurs sont étonnés, note Mme Nadeau, qui expose aussi au Parvis. « Quand j'ai vu le résultat final, j'ai trouvé qu'il y avait du talent. On retrouve une belle qualité. On[le Parvis] a été impliqué dans le projet, c'est vraiment un projet de médiation sociale. Il y a une vocation sociale », rappelle Mme Nadeau.
Un journal qui mise sur la réinsertion socioprofessionnelle
L'un des principaux objectifs du Journal de la Rue est de promouvoir la réinsertion socioprofessionnelle. Les personnes qui n'ont pas l'occasion de s'exprimer dans un média peuvent le faire avec le Journal de la Rue.
Le projet de l'exposition a permis à plusieurs artistes de la rue de vivre un vernissage. « Ça leur permet de montrer leur talent et c'est une fierté pour eux, explique Grégoire-Étienne, travailleur de milieu pour le Journal de la Rue. Dans les ateliers, les gens pouvaient faire ce qu'ils voulaient sans thème précis », ajoute-t-il.
La réaction des artistes de la rue est positive suite à ce projet. « Plusieurs m'ont dit que ça leur permettait de sortir de la maison et de s'exprimer d'une autre façon qu'avec la parole. Le projet a laissé place à plusieurs expérimentations. C'est très valorisant pour eux », termine Grégoire-Étienne.