Désuète, trop petite et inadéquate pour la sécurité des gens
qui y travaillent, la relocalisation de la cour municipale de l'hôtel de ville est
prévue par Sherbrooke. Toutefois, son transfert vers l'ancien poste de police
situé sur la rue Marquette coûtera plus cher qu'anticiper.
Initialement évalué à 2,5 millions de dollars, ce
projet se chiffre à présent à 6,5 millions de dollars. Les élus ont tout
de même autorisé à majorité à ajouter ce montant additionnel lors de la séance
du conseil municipal ce lundi. L'emplacement stratégique du bâtiment de la rue
Marquette ainsi que le coût de 16 millions de dollars pour la construction
d'un nouvel établissement les ont poussés à prendre cette décision.
La conseillère municipale Chantal L'Espérance a expliqué les
raisons derrières cette hausse remarquée. Selon ses dires, quelques actions
nécessaires n'ont pas été prévues, notamment le remplacement de la ventilation,
l'ajout d'un ascenseur pour garantir une accessibilité universelle ainsi qu'un
investissement supplémentaire en raison de présence de plomb et d'amiante à
certains endroits.
« C'est un bâtiment qui est très bien situé et il va
permettre aux besoins de la bibliothèque. La première raison qu'on voulait ce
bâtiment, c'était pour relocaliser la cour municipale et c'est à proximité de
tout. C'est idéal et il faut procéder rapidement », insiste-t-elle.
« La question qu'il faut se poser c'est est-ce qu'on a
besoin de déménager la cour municipale? La réponse est oui. Il y a un constat.
Oui c'est quatre millions de plus, mais reconstruire dans son entièreté c'est
16 millions », ajoute le maire de Sherbrooke, Steve Lussier.
Selon ce dernier, en étant situé à cet emplacement, la ville
serait plus efficiente et le niveau de sécurité serait amélioré pour les
employés. Il mentionne également que, puisque le bâtiment appartient à la
ville, il y a un gain de ce côté.
Divergence d'opinions
Deux élus ont cependant inscrit leur dissidence dans ce
dossier. Il s'agit de Paul Gingues et Évelyne Beaudin. L'augmentation des coûts
leur semble très importante et la conseillère du district du Carrefour s'est
questionnée sur cette hausse qui atteint 160 %.
« Je me demande combien aurait dû être l'explosion des coûts
pour qu'on commence à se dire qu'il faudrait peut-être réévaluer le projet. 4
millions de plus sur un projet de 2,5 millions, c'est vraiment majeur »,
indique-t-elle.
Elle trouve également que d'ajouter une dépense
supplémentaire à la veille des élections n'est pas la meilleure façon de faire
alors qu'il y a déjà un retard dans le dossier, soulignant qu'il aurait fallu
prendre le temps de bien faire les choses pour le « respect du portefeuille des
contribuables » et pour « respecter la légitimité du prochain conseil municipal ».
Oui elle inscrit sa dissidence, mais elle croit que la cour
municipale doit effectivement être relocalisée. Même constat chez Paul Gingues
qui comprend très bien ses besoins importants. Il aurait toutefois préféré voir
d'autres projets ajoutés avec ce surplus budgétaire telle la relocalisation des
bureaux de la division de la culture de la municipalité qui sont actuellement
au sein de la bibliothèque municipale Éva-Senécal ainsi que les salles de conférence.
« Ça aurait été intéressant de voir certains projets en plus
de la cour municipale. Ça nous aurait aussi donné la possibilité de subventions
au ministère de la Culture pour des projets d'immobilisation du genre »,
explique-t-il.
Le conseiller Pierre Avard a rappelé que le conseil
municipal avait « évoqué dès le départ que la bibliothèque avait besoin
d'espace ». Étant juste à côté, il soutient qu'éventuellement il est clair que
ce sera ajouté, surtout que le bâtiment est situé dans un « endroit stratégique
au cœur de la ville ».