Au lieu des 1,7M $ annoncés en 2015, une passerelle cyclable enjambant l'autoroute 410 coûterait finalement 2,1M $ aux Sherbrookois. Selon les plans et devis finaux du projet, la part de la Ville de Sherbrooke passerait de 710 000 $ à 1,4M $.
Alors que les honoraires professionnels devaient compter pour 10 % des sommes totales investies dans le projet, ces dépenses frôleraient maintenant les 28,6 %.
Les choix du MTQ coûtent cher
Côté structure, les changements apportés au projet expliquent aussi cette hausse du coût, notamment parce que la passerelle initiale aurait été élargie et renforcie pour permettre le passage de véhicules d'entretien l'hiver.
Le ministère des Transports du Québec (MTQ) aurait fait le choix d'utiliser des matériaux plus durables pour la construction de la passerelle. Cela lui permettrait d'éviter d'intervenir en prévention sur des structures de béton qui se désagrègent, comme c'est le cas depuis plusieurs années partout au Québec.
La mise aux normes de l'éclairage terminent d'expliquer l'important dépassement de coût qui compromet la réalisation du projet.
C'est le bilan qu'a présenté au conseil municipal lundi soir la directrice du Service des infrastructures urbaines de la Ville de Sherbrooke, Caroline Gravel.
« On pensait pouvoir assurer une partie de la surveillance avec nos ingénieurs en structures, mais le ministère exige que ce soit fait par une firme de consultants externes qui coûtent en réalité le double de ce que nous avions planifié », explique-t-elle.
Une facture qui continue d'augmenter
La somme totale à investir représente donc le double du montant initial que la Ville prévoyait investir dans ce projet. Des quatre propositions soumises au conseil municipal en octobre 2015, celle d'une passerelle indépendante exigeait déjà un investissement supplémentaire de 300 000 $.
« On pouvait aller chercher cette somme dans les surplus dégagés d'autres projets de pistes cyclables qui avaient coûté moins cher que prévu. Aujourd'hui, on parle d'un autre 700 000 $. C'est beaucoup d'argent et un protocole d'entente avec le MTQ n'est toujours pas signé, ce qui implique qu'on pourrait avoir à réaliser les travaux en période hivernale, ce qui ajouterait encore à la facture. J'ai tiré la sonnette d'alarme : ce projet est un gouffre sans fond », affirme Mme Gravel.
Selon elle, la seule possibilité pour que le projet se réalise tel quel serait que la Ville reçoive en subvention la somme manquante. Déjà, le programme Véloce II a permis d'aller chercher quelques 710 000 $, soit 50 % du projet initial.
« La passerelle indépendante reste la solution idéale et c'est ce qu'on voudrait avoir. Mais il faut aussi avoir les moyens de nos ambitions et si on ne peut aller chercher les fonds manquants, on passera à autre chose et un aménagement sera réalisé sur le viaduc », conclu Mme Gravel.
La solution retenue par le conseil municipal sera connue au mois d'août.