L'itinérance à Sherbrooke se fait peut-être discrète, mais elle est bien présente dans les différentes rues de la ville. Pour sensibiliser la population sur ce phénomène parfois trop bien caché, plusieurs personnes joindront leur solidarité aux itinérants lors de la 16e édition de la Nuit des sans-abri.
Souvent caché, le phénomène de l'itinérance existe pourtant à Sherbrooke. « Il peut toucher n'importe qui, et ce, peu importe l'âge ou la situation économique présente, explique Nancy Mongeau, porte-parole de la Table itinérance de Sherbrooke (TIS). Parfois, il s'agit d'une suite de graves événements ou de malheurs. »
« Chose certaine, les gens qui se retrouvent dans l'itinérance n'ont pas décidé de vivre à la rue, indique-t-elle. Ce n'est pas à quelque chose qu'on pense quand on est petit. Ça peut vraiment arriver à n'importe qui. »
Chaque année, la Nuit des sans-abri - une 16e édition cette année qui aura lieu le 20 octobre - accueille près de 500 personnes, et une dizaine tente même l'expérience de passer toute la nuit à l'extérieur. Plusieurs activités seront offertes dès 18 h au Marché de la Gare pour réfléchir aux réalités de l'itinérance : prestations d'artistes, dont le groupe Phonz, des témoignages à micro ouvert, et la liste s'étire encore.
Dans plusieurs cas, ce n'est pas seulement l'itinérant «qui souffre, mais aussi son entourage», explique Martin Prévost, qui a connu l'itinérance et qui est maintenant porte-parole avec le groupe Phonz de la 16e édition de la Nuit des sans-abri. « Ça me fait un grand plaisir de participer à l'événement, ajoute-t-il. L'itinérance, on ne la voit pas venir quand ça arrive. Dans mon cas, je ne pensais jamais me rendre à vivre cette situation et un jour, j'ai trouvé le courage de demander de l'aide. L'année passée, j'ai bien aimé l'ambiance et la dynamique de l'événement. »
Plusieurs recommandations sur la table
Afin de combattre l'itinérance, plusieurs recommandations ont été mises de l'avant par la TIS en attendant le rehaussement du financement fédéral relié au programme de la Stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance (SPLI) ainsi que celui du provincial dans le cadre du Plan d'action interministériel en itinérance 2015-2020 sur le territoire sherbrookois.
Les trois éléments réclamés par la TIS sont : un soutien communautaire pour les logements sociaux et la construction de 300 nouvelles unités d'habitations sociales par année à Sherbrooke sur cinq ans, la considération des populations marginalisées et la sensibilité à leurs conditions de vie difficiles lors de démarches de revitalisation des communautés, et une bonification significative du soutien financier aux organismes d'action communautaire autonome du milieu.
« On souhaite sensibiliser la population à la réalité de l'itinérance et lui permettre de côtoyer des gens qui vivent cette situation », termine François Lemieux, porte-parole de la TIS.