L'entreprise sherbrookoise NGC Aérospatiale s'est bâti une notoriété au fil des années dans les logiciels de navigation pour des véhicules spatiaux, aéronautiques et terrestres sans pilote. Avec l'ouverture de son tout nouveau laboratoire sur le boulevard Industriel, elle pourra continuer son ascension et développer davantage de partenariats à l'échelle nationale et internationale.
Le tout nouveau laboratoire dévoilé ce matin permettra de tester dans un environnement réaliste les logiciels de navigation, de guidage et de commande autonomes de l'entreprise NGC Aérospatiale pour des véhicules spatiaux, aéronautiques et terrestres sans pilote. L'objectif est de faire le pont entre la simulation et le concret.
« C'est un laboratoire qu'on a développé pour nous aider à valider les logiciels intelligents qu'on fait pour animer les satellites, les atterrisseurs sur planète ou les orbiteurs autour des planètes, a indiqué Jean de Lafontaine, président et chef de la direction de l'entreprise. On valide ces logiciels intelligents à partir de simulations numériques. Avant de les embarquer sur le véhicule et de le mettre à risque, on a besoin d'une étape intermédiaire. On utilise un robot, sur un rail, qui recrée le mouvement du véhicule. C'est comme si notre logiciel était dans le vrai environnement d'une planète ou d'un drone qui se promène autour de la terre. »
Cette façon de procéder comporte beaucoup moins de risques et est plus sécuritaire. « Un véhicule aérien sans pilote vaut plusieurs centaines de milliers de dollars, a rappelé M. de Lafontaine. Donc, avant de mettre notre logiciel intelligent qui contrôle le véhicule, on le teste ici. »
Depuis sa fondation en 2001, NGC Aérospatiale a géré avec succès plus de 110 projets de recherche et mission spatiale avec les industries aérospatiales nationales et internationales. Dernièrement, elle a collaboré avec entre autres Airbus en Allemagne sur un instrument qui permettra d'atterrir de façon précise au pôle Sud de la Lune.
« On nous a livré l'instrument ici pour qu'on puisse intégrer notre logiciel à l'intérieur et le valider dans ce laboratoire pour le retourner ensuite en Allemagne, a indiqué Jean de Lafontaine. Le satellite devrait être lancé en 2022. Nous travaillons aussi avec une autre compagnie italienne pour un système de navigation autonome pour atterrir de façon très précise sur la planète Mars. »
« On se fait beaucoup copier »
NGC Aérospatiale développe des systèmes et des logiciels qui rendent les véhicules intelligents et autonomes, donc moins dépendants des erreurs humaines. Ils sont conçus pour le bien-être de l'humanité.
Au moment d'écrire ces lignes, quatre satellites européens sont actuellement en orbite autour de la Terre et sont gérés par un des logiciels de l'entreprise sherbrookoise. Pour celle-ci, ces projets sont en quelque sorte ses cartes professionnelles qui lui ont permis d'atteindre d'autres marchés. Devant ce succès, le président et chef de la direction a confié que le robot du laboratoire a été repris ailleurs dans le monde.
« On se fait beaucoup copier. Je suis allé à une conférence une fois où une compagnie allemande présentait un robot plus petit. Je lui ai dit que c'était impressionnant et elle m'a dit qu'elle nous avait copiés. C'est une forme de fierté, on a été les premiers à faire ça et à avoir l'idée. En autant que les gens ne copient pas nos logiciels, car ça, c'est une autre histoire. »
Des drones pour la transplantation
D'ici les années 2023-2024, une société américaine développera en partenariat avec NGC Aérospatiale un drone autonome qui pourra décoller verticalement, voler horizontalement et atterrir près d'un hôpital pour faciliter la transplantation d'un organe du porc chez l'humain
« Entre l'extraction de l'organe jusqu'à la transplantation, le délai ne doit pas dépasser trois ou quatre heures, a affirmé Jean de Lafontaine. Avec les embouteillages et tout ça, on doit trouver d'autres moyens pour s'y rendre. Le principe est de prendre un organe développé dans un porc avec des produits pour permettre la transplantation chez l'humain. On appelle ce procédé la xénotransplantation. »
Dans ce projet, qui sera entièrement électrique, NGC Aérospatiale fournira l'intelligence à bord du véhicule afin d'assurer le contrôle et l'évitement d'obstacles.