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Le vieil indien sera de passage à Sherbrooke

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Photo : L’OFF Festival cinéma du monde de Sherbrooke présentera Le vieil indien, du réalisateur Kanatakhatsus Meunier.
Vincent Lambert Par Vincent Lambert
vlambert@estrieplus.com
Mercredi le 25 janvier 2017

L'OFF Festival cinéma du monde de Sherbrooke présentera Le vieil indien, du réalisateur Kanatakhatsus Meunier, le 26 janvier à la salle Le Tremplin.

Plusieurs personnes connaissent le mont Orford pour ses pistes de ski, sa flambée des couleurs et son attraction touristique. Par contre, plusieurs ignorent son côté historique. Le film Le vieil indien, du réalisateur estrien Kanatakhatsus Meunier, retrace l'histoire de cette montagne.

C'est dans le cadre de l'OFF Festival cinéma du monde de Sherbrooke que le journal EstriePlus a rencontré le réalisateur. Paru en 2015, le film Le vieil indien est né dans la tentative de privatisation des terres publiques par le promoteur André L'Espérance.

« J'ai commencé à suivre les audiences du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE). J'ai rencontré Harvey Catchpaw, qui est l'un des personnages de mon film. Son témoignage m'a beaucoup ému. Il parlait de son expropriation et de ses terres pour agrandir le parc du Mont-Orford. Cette situation avait été vécue très durement. Il vivait avec sa famille comme des Indiens, car ils n'avaient pas été à l'école », explique le réalisateur estrien Kanatakhatsus Meunier.

Le vieil indien illustre l'histoire du parc provincial du mont Orford, fondé en 1938, ses écosystèmes, ses pionniers et les artistes qui ont réalisé des œuvres sur la montagne. Dans le film, plusieurs passages du poète Alfred Desrochers sont cités par sa fille, Clémence Desrochers.

« Le film est ponctué de passage par Clémence qui lit la poésie de son père. J'ai voulu aussi démystifier dans ce film des noms de beaucoup de gens en Estrie, qui ne sont pas beaucoup connus. L'un des grands oubliés, c'est le Docteur Bowen, qui est le fondateur du parc. Il n'y a aucune mention de son nom dans le parc. Je termine avec la nouvelle section agrandie par le Parti libéral de l'époque », fait valoir M. Meunier.

« Je qualifie ce film d'historico-poétique. Ça raconte l'histoire du mont Orford à travers le rêve du Docteur Bowen d'en faire un lieu de conservation et de récréation pour les familles pauvres de Magog pour éviter que 50 ans plus tard, un promoteur immobilier décide de faire des condos. Je voulais aussi que les gens s'approprient le film », ajoute le réalisateur.

Diffuser le vieil indien à grande échelle

Le souhait du réalisateur estrien est que son film soit accessible à tous sur Internet. « Le Conseil des maires de la MRC Memphrémagog a vu mon film il y a trois ans avant sa sortie publique. Je voulais avoir un site Internet sur lequel le film pouvait être archivé et consulté gratuitement par la population, explique M. Meunier. Présentement, il n'y a que les gens qui ont vu mon film à la Maison du cinéma ou au Rendez-vous du cinéma québécois qui ont eu accès à mon film. Mon but est que les gens puissent aller directement en ligne pour avoir accès à mon film. Le projet Internet coûte de 15 000 à 20 000 $, mais c'est minime comparativement aux millions de dollars perdus à s'obstiner sur la place publique », ajoute le réalisateur.

L'une des motivations de la réalisation du film est l'homme d'affaires André L'Espérance puisque Kanatakhatsus Meunier n'aimait pas son idée de brader le patrimoine public. « C'est paradoxal, car c'est André L'Espérance qui a financé la fin de mon film. J'ai eu le courage de le rencontrer, car il me manquait de l'argent pour terminer le tout à mon goût. Je savais qu'il aimait l'art et la première chose qu'il a dite est que plus jamais aucun promoteur privé ne pourra brader le patrimoine public après mon film. Ma victoire est le mea-culpa de M. L'Espérance qui a aussi financé mon film », commente M. Meunier.

Souligner le travail des communautés fondatrices

Le vieil indien présente des passages en anglais et en français. La seule langue qui manque à l'œuvre cinématographique est l'Abénaquis. « Je suis autochtone et malheureusement, les habitants amérindiens de l'Estrie ne sont plus présents. J'avais un souci de parler aux communautés fondatrices », souligne le réalisateur.

La réalisation du film a pris près de cinq ans de travail. Au départ, l'idée était de faire quelque chose de pamphlétaire, mais finalement, le réalisateur a décidé d'y aller pour une approche plus neutre. « Ce qui transcende dans mon film, c'est que tout le monde dit qu'on ne peut pas défaire ce que les ancêtres ont fait. Je parle de plusieurs éléments que les citoyens ne savent pas. Il y avait déjà une prise de conscience environnementale au 19e siècle. Un de mes bons coups dans le film, c'est d'avoir été chercher des archives photographiques que personne n'a vues. J'ai découvert aussi plusieurs légendes abénaquises que peu de gens connaissent », confie M. Meunier.

Du vieil indien au mont Orford

« Le vieil indien, c'est l'ancien nom de la montagne avant que ça devienne Orford. Les Canadiens français, qui regardaient à partir de Granby, avaient l'impression de voir la chevelure d'un chef amérindien lors de la première neige. Dans mon film, j'ai plein de microhistoires », soutient le réalisateur.

Il y a plusieurs années, le réalisateur a dû prouver son statut d'amérindien pour tourner des images dans le parc du mont Orford. « Le SÉPAQ m'empêchait de tourner mes images. Il voulait même me charger un montant d'argent. J'ai dû montrer ma carte et lever la voix. Le but de mon film est que les gens se l'approprient et je ne veux pas faire d'argent avec ça. Je souhaite que le film soit mis en ligne et qu'on assure sa pérennité. Ce projet a pu voir le jour avec notamment la collaboration de Pierre Rodier et de la mairesse Vicky-May Hamm », termine M. Meunier.

 

 

 

 


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