C'est un Émile Proulx-Cloutier en
pleine possession de ses moyens qui montera sur la scène du Centre d'art de
Richmond ce samedi. Cela, deux ans presque jour pour jour après y avoir mis les
pieds une première fois.
« J'ai joué là-bas lors de la tournée
qui précédait la sortie de l'album, se souvient
l'auteur-compositeur-interprète. Ça avait été un arrêt vraiment chouette. J'ai
hâte d'y retourner. »
Ce premier rendez-vous avec le
public de Richmond, il remonte au 13 avril 2013, sept mois avant que le
chanteur et pianiste ne lance son premier opus, Aimer les monstres. Depuis, l'artiste, qui possède une maison en
Estrie, a présenté presqu'une centaine de spectacles.
«Je dirais que le premier tiers
de la tournée, ça a été un camp d'entraînement, image celui qui s'arrêtera
également au Centre culturel de l'Université de Sherbrooke le 28 avril, ainsi
qu'à Coaticook et Eastman en mai. Au début, j'ai dû apprendre c'est quoi la
différence entre jouer au théâtre et chanter devant des gens.»
Puis, est venue une nouvelle
étape dans la tournée. Celle où les spectateurs se sont mis à chanter en chœur avec
lui.
« C'est un très beau feeling,
mais c'est un autre rapport au public. Quand je joue au théâtre, les gens ne disent
pas le texte en même temps que moi dans la salle. C'est grisant, mais c'est
quelque chose qu'on doit apprendre. C'est comme conduire dans une nouvelle
condition », compare-t-il, précisant du même coup qu'il se fait un devoir tous
les soirs de ne jamais oublier les spectateurs qui entendent son répertoire
pour une première fois.
Homme à tout faire
S'il consacre beaucoup de temps à
son nouveau métier d'auteur-compositeur-interprète, Émile Proulx-Cloutier ne
délaisse pas pour autant celui de comédien. Encore jusqu'à ce jeudi, on le
voyait prendre les traits de Samuel, le professeur de musique dans la série 30 vies.
À l'automne, l'acteur donnera
dans la comédie à TVA alors qu'il sera de la distribution de Boomerang aux côtés de Catherine-Anne
Toupin et Antoine Bertrand. La série mettra en scène deux amoureux qui devront
retourner vivre chez leurs parents après une faillite.
« Je joue le beau-frère de
Catherine-Anne. C'est un gars détestable, imbu de lui-même, qui parle toujours de
son fric et qui a un mépris profond pour tous ceux qui gagnent moins que lui. Les
gens vont adorer le détester et moi, j'ai adoré le jouer. Je m'ennuyais de la
comédie. »
Émile Proulx-Cloutier, le
réalisateur, a lui aussi des projets en chantier. Le 8 mai, il proposera le
documentaire Le plancher des vaches,
qu'il a réalisé avec sa conjointe, Anaïs Barbeau-Lavalette.
« Pendant un an, on a filmé des
jeunes du secondaire qui étudient sur une ferme-école, raconte-t-il. Le film s'attarde
sur la relation de compagnonnage entre un jeune de 15-16 ans qui trippe sur
l'agriculture et un fermier plus âgé. À l'époque où on veut grossir les classes
et où souvent les jeunes se sentent désœuvrés et empaquetés dans des grosses
polyvalentes, c'est un rapport qui nous intéressait. »