Lorsqu'il a lancé son album La Faute au silence il y a un an, David
Goudreault a craint de perdre quelques fans au passage. Mais comme le veut
l'expression; il y a eu plus de peur que de mal.
« Au début, les fans de la
première heure ont été un peu dérangés par cet album-là, avoue le Sherbrookois
au sujet de cet opus qui est de loin son plus musical en carrière. Finalement,
ils aiment la formule parce que je ne sacrifie rien de la poésie. Ça reste très
près de ce que j'écris quand je slam ou quand je publie en poésie. »
Lui-même aura dû traverser une
phase d'adaptation lorsqu'est venu le temps de porter ce troisième album sur scène.
Même si des musiciens avaient souvent accompagné le slameur en spectacle, ils
sont cette fois plus présents que jamais.
« Ils prennent un peu plus de
place, mais ils laissent aussi la poésie en avant au bon moment. On a trouvé
notre chimie », lance celui qui s'arrête justement au Pavillon des arts et de
la culture de Coaticook ce vendredi pour présenter le fruit de cette
collaboration.
Après la musique, le roman
La Faute au silence a été a lancée le 29 avril dernier. À pareille
date cette année, David Goudreault proposera son premier roman en carrière. Le
lancement aura lieu au centre de diffusion ArtFocus de Sherbrooke, en formule 5
à 7.
« J'ai eu un malin plaisir à
écrire ce roman, confie le jeune père de famille. C'est une plus grande liberté.
Quand j'écris des textes que je présente sur scène, je dois être collé sur ce
que je ressens et ce que je pense. Dans la fiction, le travailleur social et
poète engagé n'a plus à porter le message. Je mets ces chapeaux-là de côté. »
Dans La Bête à sa mère, le personnage principal est effet bien loin de
son créateur. Cet orphelin à la recherche de sa mère est particulièrement
troublé.
« Il a appris à gérer son stress
en assassinant des animaux et en mangeant des Cap'n Crunch, rigole celui qui mijote
déjà d'autres projets de fiction. Lorsqu'il retrouve une femme à Sherbrooke qui
pourrait être sa mère, il l'espionne et la harcèle, avec amour. C'est un roman
assez tordu, mais plein d'humour. »
La publication de ce bouquin
viendra clore une année plutôt productive pour celui qui a aussi donné
naissance au recueil de poèmes S'édenter
la chienne au cours des derniers mois. « J'ai vraiment une discipline de
travail, dit-il, précisant qu'il peut consacrer jusqu'à trois heures par jour à
l'écriture. Je n'ai pas l'impression que ça a été beaucoup plus de travail que
d'habitude, mais plutôt une année ou il y a eu beaucoup de projets qui ont
abouti. »
David Goudreault verra un autre
de ses projets prendre forme à l'automne. Cette fois, il s'agira d'une pièce
qu'il créée aux côtés de Patrick Quintal pour le Théâtre du Double signe. « Il
y aura de grands noms pour ce qui est des acteurs et de la mise en scène, mais
je ne peux rien dévoiler pour l'instant », dit-il, laissant planer le plus
grand des mystères.