Plus de 3 500 travailleuses de 133 CPE de l'Estrie, de la Montérégie, de Laval et du Centre-du-Québec ont décidé de passer à l'action, de se faire entendre par des actions de visibilité. Incapables de renouveler leur convention collective, plusieurs CPE souhaitent que l'Association patronale nationale des centres de la petite enfance (APNCPE) retourne à la table des négociations.
La convention collective de plus de 3 500 travailleuses de 133 CPE au Québec est échue depuis le 31 mars 2015. Bien que le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des centres de la petite enfance de l'Estrie-CSN (STTCPEE-CSN) souhaite négocier, il est devant une impasse : l'APNCPE, qui regroupe le tiers des 400 CPE syndiqués à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), refuse de retourner à la table nationale de négociation.
« On dénonce l'impasse devant laquelle les travailleuses sont, explique Stéphanie Vachon, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des centres de la petite enfance de l'Estrie-CSN (STTCPEE-CSN). On est incapable de négocier une nouvelle convention collective. L'APNCPE refuse de s'asseoir à la table des négociations nationale, donc avec le ministère, qui est le principal bailleur de fonds. Les négociations sont échues depuis décembre dernier », ajoute-t-elle.
Rappelons que l'APNCPE s'était présentée à la table des négociations, et elle a décidé de se retirer en cours de route. Depuis, aucun débouché s'est illustré, explique Mme Vachon. « On ne peut pas accepter que nos travailleuses se retrouvent dans des conditions d'infériorité par rapport aux autres travailleuses du Québec avec des salaires moindres et des vacances moindres, insiste-t-elle. On ne sait pas l'intention de l'APNCPE en choisissant de se retirer de la table nationale. La table nationale, c'est là où tout ce qui est monétaire est décidé », soutient Mme Vachon.
Plusieurs moyens de manifestations
Afin de se faire entendre, bon nombre de travailleuses useront de moyens de manifestations. En effet, elles miseront sur des actions de visibilité : autocollant, logo, affiches, etc.
« Ça va aller en crescendo, précise Mme Vachon. On a des manifestations qui s'en viennent. On ne peut pas tolérer cette situation. En Estrie, l'APNCPE représente 14 CPE. Pour nous, c'est 300 travailleuses qui sont sans négociations. Dans notre syndicat, on a 18 autres CPE qui sont présentement en négociation, dont l'employeur fait partie d'une autre association patronale en Estrie où les négociations vont bon train », note-t-elle.
Le but pour le STTCPEE-CSN est de retourner à la table des négociations avec l'APNCPE pour que les travailleuses aient les mêmes conditions de travail que le reste des travailleuses d'autres associations du Québec.
Un recours judiciaire avait eu lieu contre la FSSS-CSN de la part de l'APNCPE l'automne dernier. La raison : une plainte de mauvaise foi devant le Tribunal administratif du travail (TAT). La seule demande du STTCPE-CSN est que cette association retourne à la table des négociations avec le ministère.
« Ce qui est en jeu ici, c'est le maintien, l'amélioration et l'uniformisation des conditions de travail qui contribuent à stabiliser la main-d'œuvre et à offrir un haut niveau de compétence et de savoir-faire », explique Laurent-Paul Maheux, vice-président régional de la FSSS-CSN.
Pour Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l'Estrie-CSN (CCSNE), « nous allons apporter tout l'appui nécessaire aux travailleuses et aux travailleurs des CPE membres de cette association patronale. À moins d'un changement dans sa position, l'APNCPE va nous trouver sur son chemin ».