Ma moto est prête et je le suis moi aussi. Ma préparation mentale est terminée et je roule vers la ligne de départ. Un défilé de motos commanditées et de pilotes entraînés file en direction de ce circuit qui nous fera vivre des sensations fortes jusqu'à la dernière minute.
La température est idéale aujourd'hui. Le bitume est déjà chaud dû au soleil brûlant et l'adhérence des pneus sera incroyable. Je suis déjà en sueur sous ma combinaison, mais c'est un détail, car mon cerveau est déjà en mode course. Je connais bien les autres pilotes et ils sont excellents. Je souris et mes joues se serrent dans mon casque : je suis tout de même le plus téméraire et ils le savent tous... Je ne suis pas du genre à hésiter et j'adore quand ça passe très serré.
Dans mon casque, j'entends sourdement chacune de mes respirations dans l'attente que le drapeau s'agite. Embrayé en première, légèrement accroupi sur mon réservoir, je garde l'embrayage tout près du point de friction. Je donne quelques coups d'accélérateur et focus sur le signaleur. Je suis au cinquième rang et je dois prendre la tête le plus rapidement possible.
Chaque course est différente et il y a toujours un danger de me retrouver séparé de ma moto : que ce soit à cause d'une mauvaise manœuvre de ma part ou de celle d'un autre pilote. L'adrénaline qui s'empare de moi est toujours à son maximum et j'adore ça!
Couché sur le réservoir, en ligne droite, je roule à des vitesses hors norme. Cela ne dure pas longtemps, car je dois décélérer rapidement pour prendre les courbes qui se succèdent. Le regard toujours loin devant, je déporte mon corps en ouvrant le genou pour prendre les courbes le plus rapidement possible. Chaque muscle de mon corps est sollicité pour me permettre de contrôler ma moto comme une partie de moi. Ma cylindrée réagit à mes moindres désirs, nous ne faisons qu'un.
Déjà plusieurs tours complétés. Il me reste une place à prendre pour être en première position.
Ça y est! La moto devant prend sa ligne de courbe plus large. Ma décision de saisir cette occasion se prend en une fraction de seconde. J'accélère et déporte encore plus. Mon genou frôle le vibreur tellement je suis à l'intérieur de la piste.
Je passe devant l'autre coureur sans perdre ma concentration, car maintenant, je dois maintenir ma position de tête jusqu'à la fin de la course.
Tenir le drapeau à damier est toujours très agréable. Cela signifie qu'aujourd'hui, j'ai parfaitement maitrisé mon sport et que ma position remonte dans le classement.
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