Lundi soir, la présidente du Comité de sécurité publique,
Danielle Berthold, a annoncé lors du conseil municipal que le projet pilote
permettant aux citoyens de consommer de l'alcool au parc Jacques-Cartier
débutera le 17 juin prochain et s'échelonnera jusqu'au 11 octobre.
Les gens qui souhaitent bénéficier de cette permission
devront toutefois se rendre dans la zone indiquée, soit dans l'îlot de verdure
situé à l'entrée du parc, bordé par les rues Marchant, Marcil et le boulevard
Jacques-Cartier. De plus, ils devront prendre leur consommation accompagnée
d'un repas entre 11 h et 20 h. Les consignes sanitaires en vigueur
devront également être respectées.
Il sera interdit de boire dans un contenant de verre, mais,
selon les dires de Mme Berthold, il est autorisé d'apporter une bouteille
de vin puisque le transférer dans un autre contenant « n'est pas bon ».
Toutefois, lors de sa consommation, le nectar devra se retrouver dans un
récipient en plastique.
En plus de cet endroit, la réglementation municipale prévoit
d'autres exceptions afin de consommer de l'alcool au sein d'espaces publics de
la ville. Comme c'est le cas au sein de ce parc, la population pourra se rendre
au carré Strathcona, l'oasis urbaine sur la rue Wellington Nord et la place
Well Sud, toujours accompagné de nourriture et durant la même période, pour
profiter de cette permission.
« Donc, on l'essaie cette année. Évidemment, c'est pour
faire suite au projet pilote de la rue Wellington Nord. Ç'a bien été de ce
côté-là l'été dernier et, si ça va bien du côté du parc Jacques-Cartier, on va
réévaluer à l'automne et on verra si nous étendons cette permission dans
certains parcs de la ville au cours de la prochaine année », indique Mme Berthold.
« Cette nouvelle mesure permettra aux gens de profiter de
moments de détente et de retrouver leurs amis et amies dans une atmosphère
agréable tout en respectant les mesures sanitaires en vigueur », ajoute Steve
Lussier, maire de la Ville de Sherbrooke.
Éviter les débordements
Lors de la présentation de l'initiative, la conseillère
municipale a invité la population à en profiter pleinement tout en évitant les
débordements afin de ne pas nuire à la quiétude du voisinage. Une préoccupation
que le conseiller Paul Gingues a partagée lors de la séance du conseil
municipal. Il craint qu'une éventuelle ouverture d'une telle politique dans
l'ensemble des parcs de la ville entraîne des débordements, notamment dans le
parc Blanchard, situé dans le quartier de l'Université.
Pour rassurer ce dernier, la présidente du Comité de
sécurité publique a assuré que, si la ville se dirige vers un élargissement de
cette réglementation, il y aura des endroits où il sera toujours interdit de
consommer de la boisson puisque ce sont des lieux non propices.
« Il y a des lieux en Ville où il y a des débordements tout
le temps et toujours, et ça ferait en sorte que le Service de police serait
débordé. Tout ça sera pris en considération », affirme-t-elle.
Confiance
Pour sa part, Évelyne Beaudin, qui réclame un tel projet
depuis quelques années, fait confiance aux Sherbrookois afin qu'ils montrent
qu'ils sont en mesure de consommer de façon responsable au sein des parcs de la
ville.
« Je pense qu'il y aura eu des effets bénéfiques de la
pandémie comme celui qu'il est possible de donner un petit lousse aux gens et
qu'ils puissent se comporter adéquatement. Alors, on va compter sur le
savoir-vivre des gens », mentionne-t-elle.
Chantal L'espérance souligne d'ailleurs que plusieurs essais
ont été faits dans plusieurs autres villes sans avoir d'effets dramatiques. « Il
y a eu des essais qui ont été faits dans ce sens-là. On l'a fait avec
Wellington-sur-Mer et cela a permis de voir que l'on n'a pas tant de débordements
que cela. Quand on permet aux gens une certaine liberté, il n'en profite pas
pour déborder et en déranger d'autres ».
Elle espère ainsi que la Ville de Sherbrooke suivra le pas
des autres qui ont une « petite avance » sur cet aspect.